Interdire les licenciements collectifs !05/04/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/04/une1758.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Interdire les licenciements collectifs !

Les chiffres du chômage recensés en février 2002, les derniers publiés avant le 1er tour les élections présidentielles, non seulement font apparaître une nouvelle hausse, mais surtout montrent que sur un an les licenciements économiques représentent la principale menace pesant sur l'ensemble des travailleurs.

Si les chiffres officiels annoncent une hausse de 0,2 % des demandeurs d'emplois officiellement recensés, il faut mettre ce chiffre en parallèle avec l'augmentation des radiations administratives pratiquées par les services dépendant de la ministre de " l'Emploi " , Elisabeth Guigou, + 43,7 % en un an. Cette augmentation est d'autant plus considérable qu'auparavant les services de l'ANPE, sur ordre du ministre, radiaient déjà à tour de bras de leurs listes les chômeurs. Ceux-ci disparaissaient peut-être des statistiques, mais pas du chômage, qu'ils devaient simplement, comme des centaines de milliers d'autres, affronter dorénavant sans droits. C'est dire si Guigou et Jospin ont tout fait pour cacher la réalité.

Mais, malgré leurs mensonges et leurs tripatouillages, la réalité fait apparaître une recrudescence considérable des mises en chômage total ou partiel par le patronat pour des motifs " économiques " . Ainsi les heures indemnisées par l'Etat au titre du chômage partiel, auquel les entreprises font appel en cas " de difficultés économiques " quand elles ont épuisé les mises en repos forcé que leur permet la loi sur les 35 heures, ont augmenté sur un an de 43,9 % !

Quant aux licenciements économiques, s'ils n'augmentent encore " que " de 1,7 % par rapport au mois dernier, sur un an ces licenciements économiques, qui sont la conclusion des plans dits " sociaux " , sont en augmentation de 57 %.

Bien avant la dépression annoncée qui aurait suivi le 11 septembre, les patrons rognaient à tout-va, sur le salaire d'abord, puis sur l'emploi, de centaines de milliers de travailleurs à travers le pays.

Alors le programme défendu par Arlette Laguiller est bien la seule réponse concrète à cette réalité-là et aux souffrances qui l'accompagnent dans des pans entiers de la classe ouvrière.

Oui, pour voir ce qui se cache derrière " les difficultés économiques " revendiquées par le patronat, il faudrait permettre aux travailleurs et à la population de contrôler les comptes véritables de ces entreprises et de leurs principaux actionnaires et dirigeants, pour retrouver la trace des profits réels.

Et interdire les licenciements collectifs sous peine de réquisition, c'est bien aussi la seule réponse réaliste pour contraindre un patron à s'exécuter. Quand un industriel considère qu'un de ses clients a une dette envers lui, il fait saisir les biens et les comptes en banque du débiteur pour récupérer ce qu'on lui doit. Les patrons ont bien une dette considérable, à travers le maintien de l'emploi et de leur salaire, qu'ils doivent aux salariés qui les ont enrichis.

Les hommes politiques et les journalistes complaisants qui traitent ce programme d'irréaliste, voire d'absurde, sont des fieffés menteurs.

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