Ils ont déjà un carton jaune, donnons leur un carton rouge !05/04/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/04/une1758.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Ils ont déjà un carton jaune, donnons leur un carton rouge !

Chirac a le culot de dire que, dans les hôpitaux, les 35 heures sont une catastrophe. Il oublie de dire que la cause n'est pas la réduction du temps de travail d'un personnel à bout de forces, mais le fait qu'on n'a pas embauché en conséquence. Parce que, pour compenser 10 % de réduction du temps de travail, il aurait fallu une augmentation de 10 % des effectifs. Le gouvernement ne l'a pas fait. Mais les gouvernements de droite qui l'ont précédé n'ont pas non plus compensé les départs à la retraite ni fait face aux besoins.

Jospin a prétendu, mardi matin 2 avril sur RTL, que son gouvernement avait " tenu ses engagements " et que " c'est avec un gouvernement de gauche que les problèmes de chômage, de retraite et de santé trouveront une réponse " ! Pourquoi, depuis cinq ans, ne l'a-t-il pas fait ?

Le chômage a un peu régressé mais les emplois précaires ont plus augmenté encore. Pour la santé, les hôpitaux, la Sécurité sociale, n'en parlons pas. Quant aux retraites, Jospin n'a même pas supprimé les mesures de Balladur et n'a pas rétabli à 37 ans et demi les cotisations pour une retraite complète au lieu des 40 actuels. Et les actuels retraités voient leur niveau de vie diminuer encore bien plus que les salariés en activité.

Il ne se passe pas de semaine sans qu'on n'annonce un licenciement collectif, ici ou là. Les actionnaires de ces sociétés cotées en Bourse exigent 15 ou 20 % de bénéfice et, pour les satisfaire, on diminue le nombre de travailleurs et on exploite un peu plus ceux qui restent.

Voilà la situation du monde du travail. Voilà la société que Jospin dit avoir " gérée sérieusement " . C'est vrai qu'il " gère sérieusement " les affaires de la bourgeoisie, mais pas celles des travailleurs.

Ce qui est réconfortant, c'est que de plus en plus de travailleurs manifestent que cette gauche ne les représente pas. De plus en plus d'ouvriers, d'employés, de fonctionnaires, d'enseignants, de travailleurs des services publics, de petits commerçants et de petits paysans ont trouvé que seule Arlette Laguiller exprimait leurs intérêts. D'où sa montée dans les sondages.

Arlette Laguiller est issue du monde du travail, elle est aujourd'hui retraitée car elle a travaillé toute sa vie comme employée. C'est une femme. Elle a toujours partagé la vie du monde du travail. Elle a été militante syndicale et a connu l'exploitation dans les entreprises et tous les efforts qu'il fallait faire pour défendre les travailleurs contre la rapacité patronale ou les injustices. Elle, elle peut exprimer les aspirations de la population laborieuse.

Aujourd'hui les sondages lui prêtent la moitié des voix qui se porteraient sur Chirac ou sur Jospin. De plus en plus de travailleurs ont connu la droite et la gauche au pouvoir et ont pu juger qu'il n'y avait pas vraiment de différence.

Le Parti Communiste s'est déconsidéré aux côtés de Jospin et dégringole dans les mêmes sondages. Qui pourrait donc citer le nom des quatre ministres communistes et dire ce qu'ils ont fait ? Pour Marie-George Buffet, on peut peut-être dire ce qu'elle est mais pas ce qu'elle a fait d'important. Gayssot certainement, mais que pensent de lui les cheminots, les chauffeurs routiers ? Et les deux autres, quel est leur nom et à quoi ont-ils servi ?

Jospin, avec Gayssot, en cinq ans, a plus privatisé que les deux gouvernements de droite qui ont précédé. Même des autoroutes dont l'Etat a entièrement financé la construction vont être privatisées, maintenant qu'elles sont bien rentables. D'ici à ce qu'on nous fasse payer un péage en sortant de chez nous pour emprunter la rue, il n'y a pas loin.

En effet, si la droite et la gauche, PCF compris, sont déconsidérées au point qu'il se confirme que, le jour du scrutin, Arlette Laguiller atteigne, voire dépasse, le score de 10 %, les béquilles politiques sur lesquelles s'appuie la bourgeoisie apparaîtront fragilisées.

Tous ces gens-là craignent le vote pour Arlette Laguiller car ce qu'ils craignent c'est le monde du travail. C'est son réveil et sa colère !

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