Retraites : Jospin comme Chirac préparent de nouvelles attaques22/03/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/03/une1756.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites : Jospin comme Chirac préparent de nouvelles attaques

Le moins que l'on puisse dire, c'est que sur les retraites, Jospin et Chirac tiennent le même discours. Tous deux prétendent vouloir garantir le niveau des retraites, mais tout ce qu'ils proposent va dans le sens d'une dégradation de ce qui existe actuellement.

A commencer par un alignement de la durée des cotisations du secteur public (37,5 années) sur celle du privé (40 années) au nom de " l'équité public-privé " pour Chirac, d'un " équilibre équitable entre les régimes de retraite des salariés privés et ceux des fonctionnaires " pour Jospin.

Sans le dire ouvertement, ils se préparent même à reculer pour tous l'âge de la retraite, comme le réclament les patrons du Medef. Au récent sommet de Barcelone, Chirac et Jospin ont d'ailleurs ratifié, à l'unisson de leurs partenaires, un texte affirmant que d'ici 2010 les pays de la Communauté européenne devront rechercher " une augmentation progressive d'environ cinq ans de l'âge moyen de la retraite ", ce qui signifie que l'âge moyen sera porté de 58 ans actuellement à 63 ans. C'est dire l'hypocrisie de Chirac lorsqu'il affirme qu'il faut " élargir la liberté de choix pour l'âge de départ à la retraite ", Jospin ne valant pas mieux lorsqu'il défend " la liberté de choix de l'âge de la cessation d'activité ". En fait, la liberté de choix que l'un comme l'autre proposent, c'est d'être contraint de travailler jusqu'à 65 ou 70 ans pour partir avec une pension complète, à condition que les patrons le veuillent, car c'est eux qui décident, ou bien de partir à 60 ans en ne touchant qu'une pension dérisoire.

Ils convergent également sur l'introduction d'une part de retraite par capitalisation. Chirac veut des " fonds de pension à la française " tandis que Jospin se propose de développer " l'épargne salariale " en laissant au salarié " la liberté (...) d'alimenter ou non son compte ". C'est la généralisation à terme d'un système de retraite à deux vitesses, avec d'un côté ceux qui disposent d'un revenu suffisant pour pouvoir épargner en vue de leur retraite, de l'autre la grande majorité qui devra se contenter d'une pension réduite.

L'un et l'autre s'alignent sur les positions des patrons qui voudraient réviser le régime des fonctionnaires, introduire la " retraite à la carte " ainsi qu'un système facultatif de retraite par capitalisation.

Chirac et Jospin ont donc le même programme en ce qui concerne les retraites, le même programme antiouvrier.

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