Hôpital Sainte-Anne (Paris) : - 35 heures... sans embauches !22/03/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/03/une1756.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Sainte-Anne (Paris) : - 35 heures... sans embauches !

A l'hôpital psychiatrique Sainte-Anne, à Paris, c'est la mise en place des nouveaux plannings censés intégrer les 35 heures à effectifs constants qui a poussé l'assemblée générale de vendredi 15 mars à revoter la grève pour une 9e semaine.

Grâce aux assemblées quotidiennes qui rassemblent de 150 à 200 personnes, les nouvelles circulent vite. En Réanimation, la direction propose de passer à la journée de 12 heures ou bien de fermer des lits. Cela a suscité des discussions sur le fait que la journée de 12 heures n'est pas viable à long terme pour les soignants... et que les malades en pâtiront aussi.

Dans chaque service, les cadres appliquent les 35 heures à leur sauce. Des collègues apprennent que des congés posés depuis longtemps sont remis en cause, qu'elles vont perdre, non seulement leurs repos réguliers, mais par exemple le week-end prolongé qu'elles obtenaient tous les deux mois. Certaines refusent en faisant valoir la pression de la grève. Beaucoup viennent raconter leur cas à l'assemblée générale en proposant que s'organise un comité de résistance et de vigilance.

Quant aux surveillants chargés de mettre en place ces plannings impopulaires, leur énergie antigréviste fait place à la fuite. Dans le service d'un médecin-chef ayant voté le protocole local des 35 heures, bien qu'il soit co-auteur d'un Livre blanc de la psychiatrie dénonçant le manque de budgets, quatre surveillantes viennent de demander leur mutation.

En ce qui concerne l'embauche, le nouveau chiffre accordé par l'Agence régionale de l'hospitalisation, 110 postes sur 3 ans au lieu de 91, laisse indifférents les grévistes qui en réclament 230 immédiatement. En revanche, il y a eu des réactions quand une infirmière vacataire a raconté à l'assemblée générale qu'elle avait demandé à être embauchée et que la direction lui avait répondu qu'il n'y avait pas de poste vacant.

Lundi 18 mars, une centaine de grévistes sont allés déposer devant le bureau du directeur environ 200 protocoles locaux des 35 heures sur lesquels ils avaient écrit leurs commentaires, ainsi que des assignations déchirées.

Le rejet des fausses 35 heures de Guigou, sans les embauches immédiates nécessaires, est toujours aussi virulent à Sainte-Anne.

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