Le centre de tri postal JJ Bosc à Bordeaux regroupe 680 travailleurs dont 90 contractuels. Les contractuels sont parmi les plus jeunes et c'est sur eux que s'exerce la plus grande pression de la direction.

Fin février, le principal responsable du service de nuit est venu demander à un contractuel, "comme un service", de faire un travail qui ne le concernait pas. Notre collègue a naturellement refusé et, le lendemain, il a été sanctionné avec une demande d'explication totalement injustifiée.

En apprenant cela à la pause, l'ensemble des 109 travailleurs de nuit se sont regroupés pour demander des comptes à ce cadre et pour exiger de lui qu'il retire cette sanction. Devant l'obstination provocante de ce dernier, nous avons été 83 à ne pas reprendre le travail et comptés en grève à 3 h du matin pour l'ensemble de la vacation. A un moment de notre protestation, ce cadre nous insulta, nous qualifiant de "moutons" parce que nous étions d'accord avec l'attitude des organisations syndicales ! Alors, refusant de nous laisser tondre, nous avons quitté notre service à 5 h.30, en bêlant ostensiblement !

Deux jours plus tard, il y eut une nouvelle assemblée générale car le responsable était revenu à la charge pour que notre camarade contractuel réponde à la demande d'explication. Devant l'obstination de la direction, l'ensemble des collègues a refusé de reprendre le travail... jusqu'à ce que le chef de centre désavoue son cadre et déchire lui-même la sanction.

En imposant ce recul à la direction, nous avons démontré que la solidarité entre titulaires et contractuels n'est pas un vain mot !