Depuis quelques semaines à Sèvres (Hauts-de-Seine), il existe un fort mécontentement parmi les employés municipaux contre le projet des " 35 heures " à la sauce Aubry, que le maire de droite, Morizet, veut imposer. Or, vu nos horaires, pour nous, passer aux 35 heures signifie six jours et demi de congés supplémentaires par an et l'embauche des personnels correspondants, soit une dizaine au minimum. Des actions ont déjà eu lieu et dernièrement, une pétition était déposée en mairie pour rappeler nos revendications. Le maire a finalement concédé entre un et deux jours de congés supplémentaires et a abandonné son intention de vouloir nous les imposer à son gré.

Mais cela n'a satisfait aucun d'entre nous car le compte n'y était pas concernant les congés et les embauches, toujours réduites à zéro. Le 5 février, une assemblée était organisée : 60 personnes, de différents secteurs tels les crèches, les écoles, les services techniques étaient présentes, et c'est à l'unanimité que nous avons voté une journée de grève et d'actions pour le mardi 12 février.

Des tracts ont été faits pour s'adresser aux parents dans les crèches et les écoles ainsi que plus largement, sur le marché.

Le mardi 12 à 9 heures, après nous être retrouvés à une soixantaine devant la mairie, nous sommes montés tous ensemble voir le maire. Sur notre chemin, nous avons croisé la maire-adjointe, chargée des ressources humaines, qui courageusement a fait immédiatement demi-tour ! Finalement, sept personnes de chaque secteur ont pu dire au maire ce que nous pensions de son projet. Devant son refus de céder sur quoi que ce soit, nous sommes partis en manifestation dans les rues de Sèvres.

Avec des banderoles et aux cris de " Morizet, voleur ", " Mais elles sont où nos 35 heures ? ", " Non à l'annualisation ! ", nous avons parcouru le centre ville en distribuant des tracts aux passants et aux automobilistes. Cela a entraîné un bouchon énorme, mais aussi des témoignages de sympathie. Il faut dire que le cortège était dynamique et joyeux, particulièrement lorsque nous sommes passés devant la mairie et que nous avons vu les airs ébahis des costumés qui nous regardaient par les fenêtres ! Sèvres n'avait pas vu ça depuis quinze ans !