CHU Clermont-Ferrand : Commencée le 13 décembre, la lutte continue01/03/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/03/une1753.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CHU Clermont-Ferrand : Commencée le 13 décembre, la lutte continue

Après une période de pause correspondant aux congés scolaires, la mobilisation du personnel au Centre hospitalier universitaire de Clermont-Ferrand a repris. Diverses actions sont prévues d'ici au 12 mars, journée nationale de manifestation à Paris.

Lundi 25 février, à plus de deux cents, nous avons envahi la salle de réunion du Comité technique d'établissement pour demander, une fois de plus, des comptes aux directeurs.

Le directeur général rappelle qu'il est chargé de faire appliquer la loi des 35 heures au 1er avril, "sauf si par votre action, vous pouvez faire reculer le gouvernement ".

On lui répond : alors qu'il vienne manifester lui aussi ! Il annonce la réouverture du self, fermé depuis le début du mouvement. À l'assemblée générale de l'après-midi, avec environ trois cents présents, on discute entre autres de ce problème : oui pour servir les repas aux malades mais non aux assignations abusives et systématiques. De fait, la réouverture annoncée a dû être reportée de 24 heures.

À la Maternité, comme dans bien d'autres services, la situation est préoccupante. À maintes reprises, le personnel a protesté contre l'insuffisance des effectifs. Et quand il y a des congés maladies ou de... maternité parmi le personnel, c'est encore pire : on ne trouve aucun remplacement.

Excédé de cette situation, le chef de service a poussé un véritable coup de gueule en alertant la presse et en ordonnant la fermeture pour quelques jours du service des IVG. Il a réclamé publiquement cinq infirmières ou sages-femmes de plus dans son service.

Alors la suspension des opérations d'IVG a provoqué pas mal d'émotion. Mises au pied du mur, les autorités ont attribué à la Maternité une seule infirmière - sur les cinq pourtant jugées indispensables. Et il ne s'agit même pas d'un poste en plus, mais d'un transfert d'une infirmière qui travaillait au bloc Traumatologie.

Un autre aspect choquant de la situation : on a demandé aux médecins exerçant à la Maternité et à ceux travaillant à la Polyclinique - autre service d'obstétrique du CHU - de proposer un projet de réorganisation de ces deux services. Tâche impossible, à la fois à cause du manque de personnel et du manque de place : il faudrait 2 000 m2 de locaux supplémentaires !

Les responsables, qui vont de l'agence régionale d'hospitalisation aux directeurs, ou Serge Godard, le maire socialiste de Clermont-Ferrand et président du conseil d'administration du CHU, tous se contentent d'inviter à la patience, jusqu'en 2005 ou 2006, le temps que le pôle Mère-Enfant promis depuis trente ans voie le jour à Estaing, à l'emplacement de la vieille usine Michelin désaffectée...

Par ailleurs, le directeur général n'a pas démenti la nouvelle selon laquelle la CFDT, syndicat qui s'est vidé de l'essentiel de ses militants et adhérents partis à SUD, multiplie les entrevues et serait prête à signer localement le protocole Guigou sur les 35 heures dont une très forte majorité du personnel ne veut pas, tout comme dans de nombreux autres hôpitaux.

L'assemblée générale a demandé fermement que les responsables CFDT viennent s'expliquer publiquement sur leur attitude et disent ce qu'ils trouvent de positif dans le protocole. Pour le moment, ils jouent les fantômes.

Enfin, le dernier chiffre annoncé par la direction est de 216 embauches (on en réclame plus du double !) sur trois ans, alors qu'il y a 268 services au CHU. Cela n'a fait que renforcer le mécontentement.

Dans ces conditions, on se demande bien comment la venue d'un médiateur, réclamée par le directeur général, pourrait calmer le jeu !

Donc, les actions se succèdent. Mercredi 27 février, après une rencontre avec les députés PS du département, nous devions retourner investir le conseil d'administration. Jeudi 28 février, un rassemblement est prévu place de Jaude, au centre de la ville, avec distributions de tracts et collecte pour aider à financer le voyage en car à Paris, le mardi 12 mars, puis nous retrouverons nos camarades de l'Allier à l'agence régionale d'hospitalisation. Quant à la grève, elle a été reconduite à l'unanimité jusqu'au 14 mars.

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