Le PS et la droite projettent de privatiser encore plus15/02/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/02/une1751.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le PS et la droite projettent de privatiser encore plus

Une chose est sûre quel que soit le futur président, les privatisations vont continuer. En effet, à droite comme au Parti Socialiste, on s'en déclare partisan.

A droite, le groupe Démocratie Libérale d'Alain Madelin propose de privatiser la Caisse des dépôts, les Aéroports de Paris, France 2, France Télécom, Air France et EDF. S'agissant d'EDF, le parti de Madelin prétend que le "produit de la vente de l'entreprise servirait en priorité à garantir les retraites des salariés d'EDF". Façon de dire que pour Madelin, les retraites des salariés d'EDF sont trop élevées et dans le collimateur. En revanche, il ne trouve pas les profits patronaux trop élevés. Il propose même de remplacer les dispositifs actuels de baisse de charges par la suppression totale de toutes les cotisations patronales sur les 600 premiers euros de salaire mensuel, 60 milliards de baisse d'impôt pour les entreprises avec une baisse de l'impôt sur les sociétés et les droits de succession.

Les autres partis, de la droite et du PS, ne préfèrent pas annoncer leurs projets en la matière sous cette forme provocante. Mais ils s'apprêtent à continuer de privatiser afin de continuer à alimenter la pompe à subventions pour le patronat, s'ils restent ou reviennent aux affaires.

EDF et GDF dans le collimateur

Le restant de la droite s'est prononcé pour, et de même le PS champion de cette privatisation durant les cinq années passées.

Martine Aubry commentant le programme du PS qu'elle a elle-même élaboré, a précisé que "la majorité du capital des entreprises publiques devait rester dans le giron public", s'empressant d'ajouter "sans exclure une ouverture minoritaire du capital". Fabius a approuvé en affirmant "ne pas être de ceux qui pensent qu'il faut descendre en dessous de SO %" de participation dans le capital d'EDF. Il est donc prêt à vendre près de la moitié du premier fournisseur mondial d'électricité. Strauss-Kahn, lui, va plus loin, y compris que la droite, et est prêt à descendre en dessous du seuil des 50% , déclarant que ce dernier n'est "pas inscrit dans le marbre". Et on n'en est qu'aux discours électoraux, pas au stade de la prise' de décision. Qu'est-ce que cela sera quand on en sera là ! Mais cette privatisation dite partielle, cette ouverture du capital n'est qu'une étape.

1997-2002 - Jospin a plus privatisé que Balladur- Juppé

Jospin s'était engagé en 1997 à "stopper toute privatisation". En réalité, il a appliqué le programme mis au point par Balladur puis Juppé. De France Télécom à Aérospatiale en passant par Thomson Multimédia et Air-France, il a privatisé pour environ 240 milliards de francs. D'après l'INSEE, organisme public, plus d'un millier de sociétés qui appartenaient au service public ou semi-public sont passées dans le privé depuis 1997.

Jospin se disait opposé à toute ouverture du capital de France Télécom avant 1997. Dès son élection, il en privatisait le quart. Aujourd'hui l'État n'en détient plus que 55,7 %.

Les privatisations : un recul pour les travailleurs et la collectivité

Les privatisations représentent une bonne affaire pour les capitalistes. Ils peuvent faire main basse sur des entreprises ou des morceaux d'entreprises que les investissements publics ont rendus rentables. Dans le cas de l'énergie, de la télévision, des communications et des transports, le coût des infrastructures initiales était élevé et sans rentabilité immédiate. L'État s'est donc substitué à l'initiative privée et a investi, à perte, pour doter le territoire en équipements nécessaires. Du coup, les actionnaires peuvent désormais, sans risques, obtenir du profit à court terme. D'autre part, les gouvernements s'empressent de reverser sous forme de subventions l'argent qu'ils récupèrent en vendant, par appartement, une partie des entreprises nationales. Les capitalistes récupèrent d'une ;main ce qu'ils ont versé de l'autre.

Par contre, pour les travailleurs, les privatisations sont le prétexte à des restructurations. La privatisation des services publics entraîne un recul considérable du service. Il est frappant de voir qu'au moment où les dirigeants du PS et de la droite prônent la privatisation d'EDF et de GDF, il y a eu la retentissante faillite d'Enron, ce distributeur d'électricité qu'on présentait comme un symbole de la réussite de la déréglementation du marché de l'électricité, aux États-Unis. Voici le modèle qu'on nous propose ! A droite, comme à gauche!

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