La Mure (région grenobloise) : - Une région sinistrée15/02/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/02/une1751.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

La Mure (région grenobloise) : - Une région sinistrée

Lundi 11 février, une manifestation a regroupé 200 personnes environ dans les rues de La Mure, ville industrielle de la région grenobloise, pour protester contre la liquidation judiciaire récemment prononcée de l'entreprise Sauvagnat. Cette entreprise, fabriquant des meubles de jardin, emploie 200 travailleurs. Il y a quelques années, Sauvagnat avait racheté l'entreprise à Allibert, qui avait déjà réduit les effectifs ouvriers.

Aujourd'hui, l'angoisse des travailleurs est grande, dans une région déjà fortement touchée par le chômage. Un repreneur s'est manifesté depuis six mois, mais il n'a pas été pris en considération par le tribunal qui a, malgré ses pro messes de reprise, prononcé la liquidation. De nombreuses familles vont se retrouver au chômage. Les salaires de décembre ont été versés. Quant aux salaires de janvier, les travailleurs n'ont rien vu venir; et de toute façon ils ne toucheront pas leurs primes.

Il y a quelques années, les mines avaient fermé, ce qui avait donné lieu à une longue lutte des salariés. Puis l'entreprise Inoseta avait, elle aussi, mis les clefs sous la porte. Des milliers d'emplois ont été successivement supprimés. Mais, à chaque fois, les patrons ont encaisser les subventions versées par l'Etat et le Conseil général. Les municipalités ont elles aussi contribué à ces cadeaux aux patrons, par des dégrèvements de taxes et d'impôts. Où sont passés tous les milliards ? Il n'ont pas été utilisés à créer des emplois puisque la presque totalité des entreprises ont fermé les unes après les autres. A cela s'ajoutent des services publics, comme la maternité de La Mure qui a fermé en 1995, malgré les promesses des politiciens de droite (dont le candidat Chirac à l'élection présidentielle) et de gauche qui s'étaient engagés à la maintenir ouverte !

Aujourd'hui, les travailleurs de Sauvagnat font entendre leur colère : samedi 9 février, ils occupaient un péage d'autoroute pour populariser leur lutte auprès des milliers de touristes qui se rendaient dans les stations de ski. Lundi, ils ont défilé à La Mure, avec la population venue les soutenir. A la fin de la manifestation, le député socialiste de la circonscription, Didier Migaud (également rapporteur au budget), ceint de son écharpe tricolore, a compati avec les travailleurs du plateau matheysin. Mais cette compassion, les travailleurs qui connaissent la détresse du chômage n'en ont que faire. Car cet élu, proche du gouvernement Jospin, peut verser des larmes de crocodile sur le sort des travailleurs devant les caméras de la télévision régionale. Il n'en reste pas moins qu'il est complice de la politique d'un gouvernement qui se refuse à interdire les licenciements, qui distribue à fonds perdus les subventions au patronat, sans jamais exiger que ces milliards servent à créer des emplois.

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