La campagne d'Arlette Laguiller (Meetings de Colmar, Auxerre, Bastia)15/02/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/02/une1751.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

La campagne d'Arlette Laguiller (Meetings de Colmar, Auxerre, Bastia)

Le 5 février à Colmar

250 personnes ont assisté au meeting qu'Arlette Laguiller a tenu dans cette ville.

Le nombre d'auditeurs, comme les interventions de la salle, révoltée par la misère grandissante et les difficultés quotidiennes, dément l'image traditionnelle de la ville. Comme l'a dit Arlette dans son intervention, "si Colmar a la réputation d'être une ville riche et si elle l'est au centre-ville, les quartiers populaires en revanche se dégradent".

Les questions et les interventions des auditeurs évoquant pêle-mêle les paradis fiscaux, les licenciements à La Poste et ailleurs, le manque de moyens pour les travailleurs handicapés ou les 35 heures qui ont servi de prétexte pour imposer des cadences aggravées et des horaires plus flexibles, ont témoigné du mécontentement populaire.

Une ouvrière a été très applaudie quand elle a laissé éclater sa colère contre la façon dont on traite les ouvriers dans les entreprises "Comme de la merde et c'est de pire en pire " alors que "la bourgeoisie n'en a rien à faire de nous ; eux, ce qui les intéresse, c'est leur appart à Monaco et leurs vacances au ski. Alors dans dix ans, ce sera trop tard. Il faut que les gens se réveillent".

Le 7 février à Auxerre

180 personnes participaient au meeting. Assistance attentive, populaire, avec pas mal de jeunes malgré les congés scolaires.

Dans le débat, une vieille dame a raconté les difficultés qu'elle rencontre : habitante d'une petite HLM de la ville, elle n'a que l'allocation vieillesse pour vivre et les HLM viennent d'augmenter le loyer, alors qu'en même temps ils ont coupé le chauffage sans raison. Quant à son fils qui vit avec elle, Rmiste, on lui propose du travail à 30 ou 40 km de là alors qu'il n'a qu'une mobylette.

Une autre intervenante a dénoncé " l'arnaque " des 35 heures. Une autre encore a demandé comment on pouvait faire pour s'opposer aux licenciements massifs. Quelqu'un a demandé aussi pourquoi Arlette n'intervenait à Auxerre qu'au moment des élections, ce à quoi il lui fut répondu que nous n'avions dans la ville que quelques sympathisants mais que le meeting pouvait être l'occasion d'étoffer notre présence. Une dame sympathisante qui était venue avec sa fille a demandé ce qu'on pouvait dire aux jeunes pour les entraîner à s'engager pour la défense de nos idées.

Autre question : le Parlement européen élu au suffrage direct ne sert à rien. Arlette confirme en donnant un exemple, celui du vote d'un texte sur l'égalité hommes- femmes, voté par le Parlement européen. Le Parlement français et sa majorité de gauche en ont profité pour instaurer le travail de nuit des femmes pendant que la Belgique l'interdisait aux hommes.

Quelques-uns qui se connaissaient, mais ignoraient leur sympathie commune pour Arlette, étaient contents de se rencontrer. A la fin, plusieurs ont laissé leur adresse, comme ce retraité, ancien militant du PCF, qui se sent bien isolé dans son village paysan.

Le 9 février à Bastia

350 personnes ont assisté au meeting de Bastia.

Dans le débat, des nationalistes corses, qui se sont présentés comme de gauche, lui ont demandé si elle était pour l'amnistie des prisonniers corses, si elle soutenait la revendication d'indépendance pour la Corse et ce qu'elle pensait de la section antiterroriste.

Au sujet des prisonniers, elle a dit qu'étant contre la peine de mort, elle n'était donc pas pour cette mort lente qu'est la prison à vie.

Elle a fait remarquer que les accords Matignon ont été élaborés entre le gouvernement et des notables, sans consulter les habitants de l'île sur chacun des points figurant dans celui-ci. Elle a confirmé que Lutte Ouvrière était pour le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Mais qu'elle doutait que la majorité des habitants de Corse soit pour l'indépendance, mais si ce choix était décidé après la consultation de toute la population de l'île, elle ne trouverait pas choquant que ce statut soit mis en oeuvre.

Mieux vaudrait s'interroger avant pour savoir à qui une telle indépendance profiterait : aux riches, aux notables et aux patrons, ou bien aux travailleurs ? Dans pratiquement tous les cas où des indépendantistes ont accédé au pouvoir, la bourgeoisie et les notables se sont enrichis sur le dos du peuple, qui est resté pauvre.

Les groupes, qui utilisent le terrorisme alors qu'ils disposent d'autres moyens de se faire entendre, refusent le contrôle de leurs actes après comme avant la prise du pouvoir, par la population.

Cette position a été applaudie par une grande partie de la salle, manifestement d'accord pour penser qu'il était plus important de se battre pour interdire les licenciements, embaucher dans les services publics, contrôler les comptes des entreprises.

L'intervention d'une militante syndicaliste de l'hôpital exprimait de façon forte cet avis. Elle dénonçait la politique du gouvernement qui, de même que le gouvernement Juppé, conduisait à la dégradation scandaleuse du service hospitalier, aux privatisations, au manque cruel d'effectifs.

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