Serge Dassault, richissime patron des usines qui portent son nom, et accessoirement maire de Corbeil-Essonnes, a reçu une délégation d'habitants d'un quartier populaire de la ville, porteurs d'une pétition contre la hausse des impôts locaux de 19 %. L'échange a été vif et bref. Dassault a reconnu " avoir fait une erreur en augmentant les impôts locaux d'un seul coup " pour affirmer aussitôt qu'il aurait dû ... " les augmenter tous les ans au rythme de l'inflation " ! Pas question d'annuler la hausse.

Une locataire a répondu avec colère : " Nous sommes pauvres, nous " à ce milliardaire condescendant. Dassault a rétorqué qu'il ne pouvait pas faire autrement qu'augmenter les impôts locaux. On lui a posé la question de réclamer l'argent dont il avait fait cadeau à IBM, en baissant la taxe professionnelle de cette entreprise de 7,5 % à 5 %. Il a alors vivement réagi, en prétendant que "ce n'était pas un cadeau" et que "les entreprises ne pouvaient pas payer". Les pauvres, eux, le peuvent, pas les patrons !

Lorsque ses intérêts sont en jeu, Dassault tient un tout autre langage. Ainsi, l'après-midi de ce même 2 février, il a déclaré, devant le conseil national du RPR dont il est membre, qu'il fallait mettre au programme du RPR la fin des 35 heures, la suppression pure et simple des droits de succession et surtout de l'impôt sur la fortune !

Quand il s'agit de ses profits, Dassault ne fait pas " d'erreur " et sait réclamer la suppression des impôts qu'il nous refuse !