Colomiers (Toulouse) : - Les employés municipaux et les éboueurs en grève15/02/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/02/une1751.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Colomiers (Toulouse) : - Les employés municipaux et les éboueurs en grève

Les 4, 5 et 6 février, les employés de la mairie de Colomiers (action sociale) et des éboueurs du SMBOT (Syndicat mixte de la banlieue ouest de Toulouse) ont fait grève à l'appel des syndicats SUD et UECT-UNSA, rejoints par la CGT. Ce fut l'occasion de mettre sur le tapis bien des problèmes accumulés depuis plusieurs années : effectifs, primes, et en particulier le passage aux 35 heures.

Dans le cadre du passage aux 35 heures, la municipalité de Colomiers (30 000 habitants) dirigée par la gauche plurielle s'est comportée comme n'importe quel patron. La réduction du temps de travail de 36 à 35 heures devait correspondre à la création d'au moins 18 emplois. Mais le maire n'en envisageait que 10 au maximum. Pourtant dans bien des services, le personnel est insuffisant, le record étant au service des festivités où les employés ont déjà effectué jusqu'à 96 heures de travail par semaine. Et on n'y compte plus les semaines de 48 heures. Dans des services comme les cantines scolaires, les malades ne sont pas remplacées. Quant à la prise des journées ou des demi-journées de repos liées à la réduction du temps de travail, c'est un problème de pouvoir les prendre à son choix.

Pour toutes ces raisons, lors du conseil municipal du 19 décembre, la conseillère de Lutte Ouvrière avait voté contre cette application des 35 heures, en solidarité avec le personnel communal et ses représentants syndicaux.

Deux manifestations dans le centre-ville ont été suivies par près de 200 personnes. Ainsi qu'une manifestation dans l'Hôtel-de-Ville, du jamais vu ! Le restaurant administratif a reçu la visite des grévistes. Pendant ces 3 jours, pas un seul bus de la ville (ce service est gratuit) n'a circulé. Pas une poubelle n'a été ramassée sur les treize communes. Le piquet de grève à l'entrée de la déchetterie a été maintenu 24 h sur 24 h.

Il a fallu plusieurs réunions pour que le maire s'engage à débloquer une enveloppe supplémentaire pour augmenter les primes, sans toutefois la chiffrer. Il s'est engagé à revoir les heures supplémentaires et à introduire plus de facilités pour les jours de repos liés à la réduction du temps de travail. Pour les ponts payés qui étaient menacés, on reviendrait à la situation antérieure.

Les agents municipaux (mairie et CCAS) obtenant le paiement des jours de grève à 50 % et les éboueurs à 100 %, tout le monde a repris le travail. Mais tous restent vigilants, une promesse de maire, même de gauche plurielle, n'est pas une garantie.

Chez les éboueurs

200 tonnes d'ordures ménagères sont ramassées quotidiennement sur treize communes. Le travail par tous les temps est pénible et la charge de travail augmente, puisque ces communes se développent. Mais l'embauche de personnel ne suit pas. Pour remplacer le personnel en congé ou en maladie, la direction fait appel à un volant de " remplaçants " quasi permanents : certains ont déjà effectué des remplacements sur une période de cinq ans. Les stagiaires qui sont recrutés restent souvent stagiaires... pendant quatre ans avant d'être embauchés. Le système de pointage ne prend en compte que le " travail effectif ". Lorsque les camions-bennes finissent leur tournée, ils pointent dès l'entrée de la déchetterie, mais il faut ensuite vider le camion, le nettoyer, faire le plein, le garer et se changer. Autant d'heures de travail qui ne sont pas comptées. Et les salaires sont proches du SMIC. Tout un système de primes permet d'améliorer l'ordinaire. Dès le premier matin de la grève, un élu d'une des treize communes, qui siège au conseil d'administration du Syndicat mixte est venu faire de la morale aux grévistes : il prétendait découvrir la situation, il ignorait les revendications sur les primes, il aurait fallu, selon lui, en discuter avant de faire grève. Si on augmente la prime, disait-il, les impôts vont augmenter. Des boniments qui n'ont pas endormi les grévistes. Ils lui ont fait remarquer que la taxe sur les ordures ménagères avait augmenté l'an dernier de 15 % (de 25 % en trois ans), augmentation qu'ils n'avaient guère vue se répercuter sur leur fiche de paie, sans parler des embauches qui stagnaient.

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