Baisse de la croissance et hausse des déficits... : La facture de Fabius sera lourde, mais pour qui ?15/02/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/02/une1751.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Baisse de la croissance et hausse des déficits... : La facture de Fabius sera lourde, mais pour qui ?

Pour établir son budget 2002, le ministre de l'Économie et des Finances, Laurent Fabius, avait tablé sur un taux de croissance du PIB de 2,5 %. Il a maintenu ce chiffre jusqu'à la semaine dernière. Il vient de réviser sa prévision de croissance à la baisse, entre 1,4 et 1,6 %. Un pour cent de moins, cela signifie des milliards d'euros de rentrée fiscale en moins et de déficit budgétaire en plus.

Cette volte-face n'a pas empêché l'oracle, Laurent Fabius, de prédire un taux de croissance pour la période allant de 2003 à 2005 !

Avec d'autant plus d'aplomb, que comme tous les charlatans, astrologues ou cartomanciennes de l'économie, il n'en sait rien. Et il sait que ce dont il parle est imprévisible.

La faute n'en est pas au manque de moyens ou de données statistiques, celles-ci sont surabondantes. Mais le système capitaliste qu'on nous présente comme le plus perfectionné est totalement irrationnel. La production de richesses est le fruit d'une somme de décisions individuelles, prises par les capitalistes en fonction de leur profit. L'anarchie, le gaspillage et l'irresponsabilité y sont du coup la règle.

Les socialistes des origines voulaient ôter à la production son caractère privé afin que l'humanité puisse prévoir pour pouvoir diriger consciemment l'économie, afin que le taux de croissance soit calculé en fonction des besoins humains. Mais il y a bien longtemps que les dirigeants socialistes ont troqué les convictions socialistes pour devenir les valets des maîtres de ce système.

A qui Fabius va présenter l'addition de cette baisse de la croissance et des baisses des recettes fiscales qui en découlent ? Aux ouvriers, aux chômeurs, aux retraités ou bien aux capitalistes ? Poser la question, c'est y répondre. Aux salariés, bien sûr !

Pourtant ces milliards d'euros qui vont manquer, le gouvernement pourrait les trouver facilement : les profits ont augmenté, les salaires des patrons ont explosé. Il suffirait au gouvernement d'annuler la baisse prévue de l'impôt sur les sociétés, d'annuler la baisse de l'impôt sur le revenu des tranches supérieures, pour récupérer des milliards d'euros. Ou bien de tailler dans les dizaines de milliards d'euros de subventions au patronat.

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