Depuis le 24 octobre dernier, les salariés du McDo Strasbourg-Saint-Denis, à Paris, sont en grève pour exiger la réintégration de cinq de leurs camarades licenciés sous le prétexte d'avoir détourné de l'argent à partir d'opérations de caisse, mais en réalité pour avoir fait grève en solidarité avec un militant syndical, menacé de licenciement parce qu'il avait demandé des élections de délégués du personnel et que ces employés entendaient se présenter comme candidats à ces élections. Leurs droits viennent d'être reconnus par le conseil des prud'hommes mais leur employeur refuse d'appliquer cette décision et de les réintégrer à leur poste.

Jeudi 24 janvier, la formation de référés du conseil des prud'hommes de Paris a ordonné la réintégration de Aziz et Amer, deux des cinq licenciés. Cette instance juridique a relevé que le reproche de malversations qui leur avait été adressé ne tenait pas la route et " que la cause de leur licenciement était fallacieuse et cachait l'intention évidente de l'employeur de se débarrasser à tout prix de salariés jugés trop présents dans les manifestations collectives de revendications ".

Cette décision a été accueillie avec joie par tous les grévistes présents et leurs supporters. Lundi 28 janvier, lorsqu'ils se sont rendus à la réunion " de négociation ", leur franchisé (leur patron) a annoncé que, pour lui, il n'était pas question d'appliquer le jugement des prud'hommes et de réintégrer à leur emploi antérieur les deux salariés qui, à ses yeux, restaient licenciés !

Ces propos provocants ont suscité la colère de la délégation présente. Mais les jeunes travailleurs de McDonald's sont bien décidés à poursuivre la lutte pour faire respecter leurs droits. Ils appellent à manifester pour les soutenir samedi 2 février, à 14 h 30, devant le Mac Donald's du Boulevard Saint-Denis, métro Strasbourg-Saint-Denis à Paris.