Liban - L'assassinat d'Élie Hobeika : Un homme de main encombrant01/02/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/02/une-1749.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Liban - L'assassinat d'Élie Hobeika : Un homme de main encombrant

Elie Hobeika, ancien chef des milices chrétiennes libanaises, a été tué dans l'explosion de sa voiture, jeudi 24 janvier. Qui est derrière cet assassinat ? Les candidats ne manquent pas, tant, au cours de sa carrière de tueur et d'homme à tout faire des gouvernements israélien et syrien, il a massacré de populations et trahi de maîtres successifs. Mais il s'est surtout acquis une triste célébrité pour sa responsabilité directe dans les massacres des camps palestiniens de Sabra et Chatila.

Au cours de la guerre du Liban en 1982, les Israéliens s'étaient servis des milices chrétiennes libanaises contre les Palestiniens réfugiés dans ce pays, et portant même leur chef, Bechir Gemayel, au pouvoir. Le lendemain de l'assassinat de ce dernier en septembre 1982, Hobeika prit la tête des milices. Soutenues par l'armée israélienne, sous l'autorité du ministre de la Défense Ariel Sharon, ses troupes pénétrèrent dans les camps de Sabra et de Chatila, massacrant la population. Il y aurait eu entre 800 et 2 000 victimes, des femmes, des enfants, des vieillards, puisque les combattants palestiniens avaient quitté ces camps durant l'été. Mais peu importait à Hobeika et ses commanditaires, l'essentiel étant de terroriser la population palestinienne pour mettre fin à sa révolte.

Quand les Syriens prirent ensuite le contrôle du Liban, Hobeika se rallia à ces nouveaux maîtres et obtint des postes de ministre, en éliminant aussi ses rivaux dans son propre camp.

Il menaçait, paraît-il, de faire des révélations sur le rôle joué par Sharon à Sabra et Chatila. Etait-il donc devenu gênant pour l'actuel Premier ministre israélien ? C'est possible, comme tout est possible dans ce milieu de mercenaires et d'assassins. Mais surtout, un tueur à gages (car il n'était rien d'autre, même si cela l'avait conduit au gouvernement) n'a plus de raisons d'exister une fois ses forfaits accomplis, et il est souvent plus pratique et plus économique pour ses anciens maîtres de l'éliminer.

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