La Poste - Paris Louvre - Une embauche qu'il faut imposer01/02/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/02/une-1749.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste - Paris Louvre - Une embauche qu'il faut imposer

Au bureau de poste de Paris Louvre, les facteurs du troisième arrondissement viennent de faire trois jours de grève pour imposer le passage en contrat à durée indéterminée (CDI) d'une de leurs collègues travaillant en contrat à durée déterminée (CDD).

Parmi les facteurs parisiens, une majorité sont encore des fonctionnaires, mais les contractuels en CDD ou en CDI sont de plus en plus nombreux. La situation des facteurs en CDD est particulièrement pénible. Ils doivent remplacer au pied levé les autres facteurs, sans avoir pour autant la moindre garantie de l'emploi. Ils sont embauchés avec un salaire à peine au-dessus du SMIC, et ont bien souvent des interruptions de contrat pendant lesquelles ils ne sont pas payés. Si les CDD acceptent de travailler dans ces conditions, c'est en fait uniquement parce qu'ils ont l'espoir d'être embauchés en CDI. Pour cela, il ne faut surtout pas déplaire aux chefs. De plus, depuis un an et demi, La Poste impose de passer le permis de conduire. Ce n'est pas une mince affaire avec un si petit salaire.

Sur le troisième arrondissement, six CDD avaient franchi un à un tous ces obstacles, et devaient en bonne logique obtenir leur CDI. Déjà en décembre, il avait fallu arrêter le travail et monter à la direction pour obtenir que cela soit accordé à deux d'entre eux. Le lundi 21 janvier, une troisième apprenait que son CDD n'était pas renouvelé et qu'elle n'était pas prise en CDI. Quatre jours avant la fin de son contrat, la direction " découvrait " qu'elle ne faisait pas l'affaire.

Aussitôt, ce fut l'indignation sur l'arrondissement ! Les postiers se mirent en grève en quasi-totalité, et cela continua mercredi 23 et jeudi 24 janvier. Ceux du troisième arrondissement reçurent même le renfort d'un bon nombre de facteurs des premier, deuxième et quatrième arrondissements qui travaillent dans le même bâtiment. Pendant ces trois jours, la direction s'obstina à répéter que la factrice concernée ne faisait pas l'affaire, sans pouvoir donner la moindre justification. Et pour cause ! Depuis treize mois qu'elle travaillait parmi nous, la collègue en question était appréciée de tous.

Le matin du jeudi 24 janvier, constatant que notre détermination était intacte, la direction changea de ton. Elle fit savoir qu'elle proposait un nouveau CDD dans un autre bureau, à Paris 9, suivi dans quatre mois d'une embauche en CDI sur le troisième arrondissement. La collègue et les grévistes acceptèrent cette proposition, la prenant comme une manière pour la direction de sauver la face. Chacun se promit de rester vigilant afin que dans quatre mois la promesse devienne réalité.

Ce recul de la direction a été ressenti par tous les facteurs de Paris Louvre comme une victoire. Si la direction croit pouvoir renvoyer comme elle veut nos collègues en CDD, elle se trompe lourdement !

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