Hôpital de Moulins-Yzeure : Les "gisements du personnel" se rebiffent01/02/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/02/une-1749.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital de Moulins-Yzeure : Les "gisements du personnel" se rebiffent

À l'hôpital de Moulins-Yzeure, qui compte plus de 1 600 salariés, le passage aux 35 heures intervient dans un contexte déjà tendu. En effet, les dotations ayant depuis plusieurs années progressé beaucoup moins vite que les soins, le déficit s'est creusé, pour atteindre 4 millions d'euros à la fin 2001.

Après de nombreuses actions du personnel, dont une pétition qui a recueilli plus de 20 000 signatures, le ministère et l'Agence Régionale de l'Hospitalisation ont finalement consenti à combler le déficit... mais sous conditions ! Une petite partie seulement de l'apport sera renouvelée en 2002, et encore, sous réserve que l'hôpital réalise un million d'euros d'économies sur le personnel.

La direction s'est alors dite satisfaite. Mais le personnel et les patients, eux, ont trouvé à juste titre un tel chantage scandaleux, au moment où le gouvernement finançait sans états d'âme les cliniques privées.

Du côté des équipements, ce n'est pas mieux. L'installation d'un appareil d'imagerie médicale (IRM), demandé en 1994 et qui devait normalement être mis en service en 2002, a encore été repoussée aux calendes grecques, faute d'argent. Les patients qui en ont besoin continueront donc à faire 70 ou 100 km pour aller à Montluçon ou à Clermont, avec des délais de rendez-vous d'environ un mois.

Du coup, les propositions de la direction pour le passage aux 35 heures, sur la base du protocole national, ont mis le feu aux poudres. En effet elle propose 73 créations de postes, alors que les syndicats estiment les besoins à au moins 160 (et en fait, beaucoup plus).

Le lundi 20 janvier, les sections CGT et FO ont appelé à dix jours de grève. Plus de la moitié du personnel a répondu présent, et c'est à plusieurs centaines qu'en quelques jours, nous avons parcouru les rues de la ville, établi des barrages filtrants, et envahi le Comité Technique d'Etablissement. A cette occasion, le chef du personnel, qui avait déclaré qu'il existait dans certains services des " gisements de personnel exploitables " (traduisez : du personnel en trop), a pu vérifier de près ce que nous pensions de son baratin.

Pour le moment, la direction campe sur ses positions : il n'y a rien à négocier, sauf 17 postes en plus des 73... si le protocole est accepté, autrement dit si la grève s'arrête. Décidément, le chantage, chez eux, c'est une manie !

Notre mobilisation ne faiblit pas, et nous nous préparons à aller nombreux manifester jeudi 31 à Paris, pour obtenir la dénonciation du protocole national de Kouchner et Guigou.

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