Congo (ex-Zaïre) - Goma : Une catastrophe qui en cache une autre01/02/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/02/une-1749.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Congo (ex-Zaïre) - Goma : Une catastrophe qui en cache une autre

L'éruption du volcan africain Nyiragongo, à la frontière du Congo et du Rwanda, a entraîné la mort de plusieurs centaines de personnes. Elle a également provoqué l'exode, vers le Rwanda voisin, des 350 000 habitants, dont 200 000 enfants, de Goma, la ville-frontière qui s'est développée au pied du volcan.

L'éruption a détruit de nombreuses habitations et coupé en deux la ville par une coulée de lave. L'alimentation en eau et en électricité a été endommagée. Mais une fois l'éruption apparemment terminée, de nombreux habitants ont choisi, malgré les risques, de revenir sans attendre.

Au total, l'immense majorité des habitants de Goma qui l'avaient fuie ont en tout cas refusé de rejoindre les camps de réfugiés préparés pour eux à la hâte au Rwanda. L'un des sinistrés déclarait à un journaliste : " Je préfère mourir plutôt que de rester là-bas dans un camp de réfugiés ".

Des exodes et des camps de réfugiés, l'histoire du Congo n'en a pas été avare. Ces camps ont souvent servi de base à des bandes armées qui y terrorisaient la population, comme cela fut le cas lors du génocide de 1994.

Aujourd'hui, différentes factions continuent à s'affronter dans cette zone frontière. La région de Goma est occupée par l'armée rwandaise et les dirigeants rwandais et ceux du Congo-Kinshasa s'y opposent pour son contrôle. Dans ces conditions, on comprend que la population, une fois le danger immédiat passé, n'avait aucune envie de se retrouver dans des camps et qu'elle ait tenu à mettre un terme le plus rapidement possible à son exode, avant que les uns ou les autres la chassent définitivement.

L'éruption du Nyiragongo est survenue au moment même où les ministres des Affaires étrangères de la France et de la Grande-Bretagne entreprenaient un grand voyage à propos de cette guerre que le ministre anglais considère comme " la plus importante de la planète " !

Leur déplacement est intéressé. Dans ces pays misérables en proie à la guerre civile, il y a encore bien des affaires à faire. Ainsi, du cobalt aux diamants, la région de Goma attire depuis bien longtemps les convoitises des grandes puissances qui sont entrées en conflit pour la succession de l'impérialisme belge dès l'indépendance du Congo. Ce sont elles, de la France à l'Angleterre en passant par les USA, qui arment et soutiennent les tueurs qui font régner la terreur sur les peuples de la région.

Le volcan Nyiragongo est vraiment la source d'une tragédie. Mais il n'est pas le seul ! L'impérialisme est responsable de catastrophes aussi graves et quasi permanentes mais qui, elles, n'ont rien de naturel.

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