Aussaresses, un assassin d'Etat01/02/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/02/une-1749.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Aussaresses, un assassin d'Etat

Le général Aussaresses a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à payer 7 500 euros (50 000 F) d'amende pour " apologie de crime de guerre et complicité " pour la publication de son livre sur la guerre d'Algérie, dans lequel il reconnaissait avoir pratiqué la torture et le justifiait.

En novembre dernier, alors que ses Mémoires venaient de paraître, il assumait ses actes, reconnaissant sans la moindre émotion avoir exécuté de sa main 24 Algériens. En contrepoint, il y avait le témoignage de l'ancienne militante indépendantiste Louisette Ighilahriz qui avait dénoncé les tortures à l'état-major du général Massu en 1957, où " travaillait " notamment Aussaresses.

A l'époque la classe politique, de droite comme de gauche, Chirac et Jospin en tête, feignit de s'émouvoir et de découvrir que l'armée française avait torturé en Algérie. Aussaresses fut rayé des cadres et poursuivi en justice.

Cependant Aussaresses n'a pas été jugé pour ses crimes commis pendant la guerre d'Algérie... mais pour ses écrits !

Les crimes commis par l'armée pendant la guerre d'Algérie ont été amnistiés par deux fois par le pouvoir politique, et la dernière fois ce fut par Mitterrand. Mais ne parler que de crimes de l'armée française pendant les guerres coloniales, ce serait laisser croire qu'elle est la seule responsable des exactions et montrer du doigt les exécuteurs pour faire oublier les donneurs d'ordres.

Certes, des hommes comme Aussaresses sont de sinistres instruments, sans pitié et sans remords, d'une politique. Ils sont fiers de leurs états de service, et de leur redoutable efficacité. Ils représentent à la perfection une politique. Et c'est cette politique et ceux qui l'ont commandée qu'il faut juger.

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