Le 22 janvier la direction générale d'Atofina, la branche chimie de TotalFinaElf, a annoncé la suppression de plus de 500 emplois sur plusieurs usines en France. En Moselle, l'usine de Dieuze (75 emplois) doit fermer, ainsi que plusieurs unités de production de la plate-forme de Carling (302 emplois sur les 1 799 salariés). Des postes seraient également supprimés à Gonfreville en Seine-Maritime, à Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône et à Brigoud et Epierre en Haute-Savoie. Pour l'instant la direction ne livre aucune explication à ces " mesures de restructuration de l'entreprise " comme ils disent dans leur jargon. En revanche il est certain qu'Atofina a signé un accord avec le groupe chimiste néerlandais Thermphos International, le seul producteur européen de phosphore, qui fabrique des produits utilisés notamment en pharmacie, en agrochimie et dans les catalyseurs. Il y est prévu la vente par l'entreprise française de l'usine de Fos-sur-Mer ainsi que des installations d'Epierre. Seuls les principaux actionnaires d'Atofina, dans le secret de leur conseil d'administration, savent le détail des marchandages prévus dans lesquels, d'un trait de stylo, des centaines d'emplois peuvent être rayés de la carte dans le seul souci de la rentabilité.

En tout cas, si cette filiale du groupe multimilliardaire TotalFinaElf a décidé de fermer une usine et plusieurs ateliers, ce n'est certainement pas parce qu'elle se préoccuperait tout à coup des conditions de sécurité de ceux qui y travaillent et de la population environnante. L'explosion de l'usine AZF de Toulouse en a fourni la tragique démonstration.

Pour TotalFinaElf, les drames passés ou à venir importent aussi peu que la situation des habitants touchés par les suppressions d'emplois qui viennent d'être annoncées. Le seul thermomètre dont il tient compte, c'est celui de ses bénéfices.