Usine d'équarrissage de la Saria (Saint-Denis) : - Polluer, ça paie !25/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1748.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Usine d'équarrissage de la Saria (Saint-Denis) : - Polluer, ça paie !

La Saria, une usine de retraitement de déchets animaux qui pollue Saint-Denis depuis des années, vient de percevoir une nouvelle subvention de 10 600 000 francs de l'État, pour l'aider à se débarrasser de son stock de farines animales.

Depuis l'interdiction des farines animales, cette entreprise, qui commercialisait les farines -et qui à ce titre porte une part de responsabilité importante dans l'épidémie de la vache folle-, stocke environ 5 000 tonnes de farines à l'air libre.

Les habitants de Saint-Denis attendent depuis des mois une intervention de la préfecture à l'encontre de cette entreprise qui, malgré deux manifestations et plusieurs arrêtés de mise en demeure du préfet, continue à répandre des odeurs nauséabondes. Mais au lieu d'une amende conséquente, c'est un beau cadeau de l'Etat que reçoit encore cette entreprise.

Cette usine a déjà une activité très lucrative, le groupe a fait 753 millions de francs de bénéfices l'année dernière et ce malgré l'interdiction de la vente des farines animales. En effet, l'entreprise retraite des déchets de viande de porc et continue à vendre la gélatine et la poudre d'os aux industries chimiques.

Alors cette subvention de la préfecture est une provocation pour certains habitants, qui y voient une prime à la pollution. Bien sûr, une partie de cet argent ira aux cimenteries dans lesquelles les farines animales vont être brûlées, mais il aurait été plus que normal que la Saria prenne sur ses profits pour détruire ces farines.

D'autant que ce nouveau cadeau tombe à point nommé. Il y a un mois environ, les représentants des associations qui luttent contre la Saria et les maires des villes concernées par la pollution ont été reçus au cabinet du ministre de l'Environnement, Yves Cochet. Les représentants du ministre ont promis, si la Saria persistait à ignorer les mises en demeure de la préfecture, de bloquer sur les fonds propres de la Saria les 17 millions de francs nécessaires à la réalisation des travaux pour éradiquer la pollution olfactive de l'usine. Cette détermination avait surpris les participants, mais finalement avant même le blocage de cette somme, l'Etat en donne déjà plus de la moitié à l'entreprise.

Donner d'un côté ce qu'on retire de l'autre est une opération blanche qui ne fera aucun mal à la Saria. Elle pourra continuer à faire payer tous ces travaux par les contribuables et à traiter l'Etat comme une vache à lait.

Partager