Selnor Lesquin (Nord) : - la rage d'avoir été trompés25/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1748.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Selnor Lesquin (Nord) : - la rage d'avoir été trompés

Beaucoup de salariés de la Selnor voient la décision du tribunal de confier la reprise des usines Brandt au groupe israélo-espagnol Elco-Fagor plutôt qu'au groupe turc Arçelik-Beko comme préparant la fermeture à court terme de leur entreprise qui ne conserverait que 150 emplois sur 643.

Les illusions sur les effets bénéfiques de la reprise par Arcelik avaient été entretenues par Martine Aubry. Et la plupart des responsables syndicaux avaient convaincu les salariés de travailler jusqu'au bout, dans le calme, pour ne pas faire fuir le repreneur.

Elco annonce vouloir garder 4 197 salariés sur les 5311, mais seulement 150 sur les 643 à la Selnor, avec un contrat temporaire de sous-traitance pour 494 autres salariés. De son côté, Arcelik proposait de ne maintenir que 3 837 emplois, avec la reprise quasi intégrale de la Selnor. Deux autres groupes étaient sur les rangs, avec des propositions de reprise du personnel encore plus limitées.

Mais, quel que soit le repreneur, tous sont capables d'ici quelques mois de licencier sous un prétexte quelconque pour ne conserver que la marque. Et ce n'est pas sur le gouvernement que les salariés pourront s'appuyer pour faire respecter les quelques engagements pris par les patrons. La seule valeur sûre, c'est la détermination des travailleurs et leur volonté active de faire payer les patrons.

Une majorité des salariés de la Selnor disent que maintenant ils n'ont plus rien à perdre, qu'il va falloir se battre. Bien peu comptent encore sur cette gauche qui avait privatisé Thomson deux jours avant Noël 1992.

Quant à Martine Aubry, candidate aux élections législatives dans la circonscription, elle a pu voir à la télévision des salariés déchirer leurs bulletins de vote et dénoncer ses promesses. Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'Industrie, a déclaré au Parlement qu'il "veillera à la réindustrialisation" de la Selnor. Un engagement déjà pris par Martine Aubry... avec le résultat que l'on voit.

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