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- Lutte ouvrière n°1748
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Dans les entreprises
Renosol (Snecma) Corbeil (Essonne) : La direction a dû reculer
En devenant, il y a six ans l'employeur d'une équipe de treize sous-traitants de la Snecma à Corbeil qui ramassent et conditionnent les copeaux métalliques de l'atelier, Renosol avait supprimé le paiement de primes, maintenant le salaire net des anciens par une seule "prime d'avantages acquis" qui restait figée.
Résultat : cinq nouveaux embauchés, venus au fil des années remplacer départs en retraites et démissionnaires, se retrouvaient avec un écart de revenu important, pour faire le même travail que les anciens. 1 200 F de moins en moyenne, avec des salaires de base du niveau du Smic, même en travaillant en équipe.
C'est cette injustice qui a motivé, à la rentrée de janvier, une grève de six jours de l'équipe des ramasseurs. Jeunes et anciens ont su trouver l'unité nécessaire à forcer le respect de leur employeur, Renosol, filiale de Vivendi, et de la direction locale de la Snecma. Ces deux patrons se rejetaient, comme d'habitude, la responsabilité de ne pouvoir - financièrement - satisfaire les revendications, le jour. Mais la nuit, main dans la main, ils s'organisaient pour tenter de saper le moral des grévistes. Directeur d'agence Renosol, fourche en main, et directrice du personnel Snecma, flanquée d'un huissier, pour protéger les non-grévistes des réactions des ouvriers Snecma de l'équipe de nuit, ce beau monde tentait de dégager les machines-outils envahies de copeaux.
La ténacité des grévistes et la solidarité des travailleurs de la Snecma (plus de 8 000 francs collectés en soutien aux grévistes) ont eu raison des manoeuvres des patrons. Si Ranosol accordait seulement 1 000 francs de prime de fin d'année, loin de la revendication initiale d'un 13e mois, l'obtention de 400 F de prime pour tous les nouveaux embauchés était ressentie par les grévistes comme une victoire. Et la satisfaction d'avoir su mener un combat collectif, que certains souhaitaient depuis des années, n'était pas pour rien dans le sentiment des grévistes de pouvoir reprendre le travail la tête haute.