Hôpital de Carcassonne (Aude) : - En grève contre les 35 heures bidon25/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1748.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital de Carcassonne (Aude) : - En grève contre les 35 heures bidon

L'hôpital de Carcassonne compte 1 300 salariés dont 250 contractuels. Comme dans de nombreux hôpitaux en France, l'application des 35 heures est envisagée dans des conditions telles que le personnel s'est mis en grève reconductible depuis le 14 janvier 2002 à l'appel des syndicats FO et CGT. Et le 21 janvier, lors de la grève nationale appelée par les syndicats CGT, FO, SUD et CFTC, l'assemblée générale a regroupé plus de 500 personnes et décidé la mise en place de piquets de grève ainsi que le blocage administratif.

Les 4 % de créations d'emplois que propose l'Agence Régionale d'Hospitalisation (ARH) sont très loin de compenser les 11,5 % de baisse des horaires hebdomadaires. Les syndicats FO et CGT demandent 135 créations de postes, l'ARH n'en propose que 14 en 2002, et un total de 54 sur trois ans ! Quand on sait que le personnel cumule déjà 50 000 heures supplémentaires par an pour faire face à la charge de travail, on voit bien que l'on fonce tout droit dans le mur.

En plus de cela, la direction profite de l'occasion pour s'attaquer à des acquis locaux : intégration des trois jours fériés locaux (journées du maire) dans les jours de RTT, suppression de la demi-heure de repas dans le décompte du temps de travail. La direction propose seulement 10 jours de RTT alors qu'à Narbonne, elle en propose 19 d'entrée de jeu...

La colère ne faiblit pas. Régulièrement, des assemblées générales rassemblent 400 personnes dans le hall de l'hôpital. Jeudi 17 janvier, le personnel s'est rendu au péage de Carcassonne-Ouest pour s'adresser à la population. Samedi 19, ils étaient une quarantaine pour faire signer une pétition sur le marché : 1 300 signatures recueillies en trois heures ! Le 21 janvier, l'assemblée a réuni plus de 500 personnes.

L'imprévoyance du ministère n'est pas une conséquence de son incompétence : elle est délibérée. En effet, tout le monde sait qu'il faut trois ans et demi pour former des infirmières. Il était possible d'anticiper sur la situation qu'allait amener l'application des 35 heures. Aujourd'hui, les autorités voudraient convaincre personnel et population que les revendications légitimes des hospitaliers sont irréalistes. Mais il est évident que le réalisme, y compris du point de vue de l'obtention d'un service de santé efficace à l'hôpital, est bien plutôt du côté des grévistes.

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