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Dans les entreprises
EDF : L'ouverture au capital privé en préparation
Laurent Fabius, après bien d'autres, vient d'évoquer l'ouverture du capital d'EDF au secteur privé, autrement dit la privatisation partielle.
En ce qui concerne Gaz de France, le principe de la privatisation semble acquis et ne se discute même plus dans les hautes sphères. Simplement elle est reportée, sans doute après les échéances électorales... tout comme probablement celle d'EDF dont il est question.
Pour la direction d'EDF, la grande question actuelle est de "constituer un groupe international". Depuis des années EDF achète à tour de bras des entreprises électriques à l'étranger, à la faveur de la vague de dénationalisation à l'échelle internationale. Elle est présente principalement dans 16 pays, en Europe, Amérique, Asie. Le quart du chiffre d'affaires et 40 % des clients sont à l'étranger. Et cette part ne cesse d'augmenter.
Au lieu de consacrer ses fonds, considérables, à arranger le réseau, enterrer les lignes (rappelons les dégâts de la tempête), à améliorer les conditions de travail du personnel, c'est l'inverse qui se produit.
L'enfouissement des lignes se fait très lentement, les conditions du personnel s'aggravent, et les tarifs pour les petits usagers (pas pour les industriels) viennent pour la seconde fois d'augmenter après des années de baisse. Et cela sous prétexte qu'EDF manque d'argent ! La politique d'achat systématique des sociétés à l'étranger - la grande affaire du président Roussely - se fait au détriment des usagers et du personnel.
Les gros capitalistes privés lorgnent sur ce secteur en expansion qu'est EDF-International où la rentabilité est plus forte qu'en France. Car EDF exploite au maximum le personnel, n'étant pas limité par la protection relative des agents d'EDF en France. De plus, à l'étranger, il n'y a pas les problèmes des frais envisagés liés aux centrales nucléaires qui arrivent en fin de vie, au traitement des déchets, etc.
En ce qui concerne la France, en revanche, les jeux ne sont pas faits. Ainsi l'UDF vient de se prononcer contre la privatisation (sauf pour l'international bien sûr) en considérant qu'il est "difficile" de confier le parc électronucléaire français (lequel fournit 75 % du courant) au secteur privé.
Et Roussely a mis en garde Sarkozy et un autre leader du RPR contre toute démagogie à ce sujet : "Les fonds propres, le nucléaire, les retraites, le développement international ne sont pas des sujets de préau d'école". Il est vrai que Roussely a la réputation d'être... du PS et qu'il est même question de lui comme directeur de campagne pour Jospin...
L'affaire n'est donc pas tranchée en ce qui concerne EDF-France, mais ce même Roussely a déclaré : "Mon rôle à la tête de l'entreprise consiste à rendre possibles les évolutions quand elles seront nécessaires et que les responsables les décideront". C'est parfaitement clair, si les responsables le décident, EDF sera prête à la privatisation, Roussely s'en charge, et l'ouverture au capital privé la prépare.
En tout cas une chose est certaine, contrairement aux affirmations des responsables politiques et des économistes, EDF n'a nullement besoin des capitaux privés. Ce sont les capitaux privés qui ont besoin des profits d'EDF.