Ecospa ce - Peugeot Sochaux (Doubs) : - Les travailleurs ne se laissent pas manoeuvrer25/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1748.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ecospa ce - Peugeot Sochaux (Doubs) : - Les travailleurs ne se laissent pas manoeuvrer

Depuis l'accident qui a coûté la vie d'un ouvrier de l'entreprise sous-traitante Ecospace à Peugeot-Sochaux, le compacteur de cartons où il a été broyé est sous scellés. L'évacuation des trente tonnes de déchets quotidiens se faisait plutôt mal jusqu'à ce que, le 7 janvier, le patron d'Ecospace interdise sans explication de travailler aux 80 ouvriers de l'entreprise.

La direction d'Ecospace tentait de renégocier, à son avantage, le contrat de sous-traitance des déchets signé avec Peugeot en 1997 pour une production de 1 000 voitures par jour, alors que ce sont environ 2 000 véhicules qui sortent aujourd'hui. Les travailleurs ont compris que leur emploi était menacé à la fois par Ecospace, qui dénonçait le contrat, et par Peugeot qui, sans état d'âme, commençait à chercher une autre entreprise.

Pour les ouvriers d'Ecospace, les deux directions sont responsables de la mort de leur camarade et des conditions de travail qui ont conduit à ce drame. Alors, le 7 janvier, quand ils découvrirent que toutes les clés des fenwicks avaient été retirées, ils refusèrent de quitter les lieux comme le leur demandait leur patron. La direction Peugeot, elle aussi, tenta de les déloger, huissier à l'appui !

Le 9 janvier, avec l'aide de militants de la CGT de Peugeot, ils organisaient une assemblée générale et décidaient de s'adresser par tract à l'ensemble des ouvriers de Sochaux.

Le jeudi 10, la quasi-totalité des ouvriers, au cours d'une conférence de presse, exprimaient leur volonté de se battre pour sauver les emplois.

La mobilisation des ouvriers d'Ecospace, la sympathie des ouvriers de Peugeot, et les centaines de tonnes de déchets qui s'amoncelaient, ont contraint Ecospace et Peugeot à reculer. Le 11 janvier, le directeur d'Ecospace, venu demander aux ouvriers de partir, fut violemment pris à partie puis, après un coup de fil de sa direction régionale qui s'était entendue avec Peugeot, il fit reprendre le travail le jour même !

Embrassades, cafés chauds, éclats de rire, les ouvriers fêtaient leur succès. Pour autant, ils restent vigilants, avec un moral regonflé à bloc, au cas où Ecospace et Peugeot leur sortiraient une nouvelle embrouille.

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