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Dans les entreprises
Airbus supprime 6 000 emplois : Les licenciements volent bas... pas les profits
Airbus a annoncé 6 000 suppressions d'emplois, dont 4 000 parmi ses sous-traitants et dans les sociétés d'intérim qu'elle emploie. Sa direction invoque la suite des attentats de New York et Washington, la concurrence de Boeing...
Pourtant, en 2001, Airbus a annoncé de bons résultats commerciaux puisque, l'année écoulée, le constructeur aéronautique a, une nouvelle fois, plus vendu que Boeing. D'ailleurs sa direction l'affiche : depuis 1994, Airbus prend plus de commandes et pour des sommes plus importantes que Boeing, au point d'être devenu le leader mondial du secteur, avec 50 à 60 % de parts de marché. Et même en tenant compte de récentes annulations de commandes de compagnies aériennes ayant des difficultés, ledit carnet de commandes assure encore... cinq ans de production à Airbus !
Et l'on n'entend pas s'en plaindre Lagardère, le patron de Matra, auquel l'Etat français a fait cadeau, pour presque rien, d'une place de choix dans le capital d'EADS, la société qui récolte le gros des profits d'Airbus car elle en détient 80 % du capital.
L'Etat français a gardé, on le sait, de gros moyens de pressions sur Airbus, consortium public européen récemment privatisé, dont le siège est situé à Toulouse, dont le PDG est français... et le financement toujours en partie public. Mais Jospin laisse Airbus licencier. Exactement comme quand, à peine élu, il avait laissé Renault licencier les travailleurs de Vilvorde.
Et si Jospin s'apprête à terminer son passage au poste de Premier ministre de la même façon qu'il l'avait inauguré, c'est que, de Renault à Airbus, en passant par Michelin, AOM, Lu-Danone et combien d'autres plans massifs de suppressions d'emplois, ce gouvernement est comme ses prédécesseurs : à la botte du patronat.