"Que vaut la vie de Moussa ?"18/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1747.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

"Que vaut la vie de Moussa ?"

Samedi 12 janvier, près de 300 personnes ont manifesté aux Mureaux, entre le quartier des Musiciens -où habite la famille du jeune tué par le policier de Clichy, lors de la course dans la voiture volée, la nuit du 1er janvier - et la mairie.

Dans le cortège, organisé par le Mouvement de l'Immigration et des Banlieues (MIB) et soutenu par le Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (MRAP), défilaient essentiellement des habitants des cités, dont énormément de très jeunes, aux cris de "Justice pour Moussa !"

Sur les banderoles, préparées par les organisateurs, on lisait "Police partout, justice nulle part" et "Police assassin", ainsi que la question "Que vaut la vie de Moussa ?" La question faisait référence au sentiment exprimé très majoritairement par les habitants des cités populaires : les policiers auraient pu arrêter la voiture et ses occupants sans tuer ce garçon de 17 ans, et l'argument de légitime défense avancé par le policier ne semble pas valable. En tout cas, pas aux yeux de la famille qui a décidé de déposer plainte, ni de l'avocat du MRAP qui se porte partie civile.

Un peu partout dans la ville, on pouvait assister à un déploiement impressionnant de forces de police. Le commissariat, en particulier, était protégé par des barrières métalliques et des hommes en tenue. Mais la manifestation les a ignorés et s'est terminée devant la mairie, non sans avoir au passage lancé des oeufs sur des cars de police stationnés ostensiblement et ressentis sans doute comme une provocation.

Un grand nombre des habitants des cités, même s'ils sont fatigués de l'ambiance qui règne et des réactions hostiles de certains jeunes - actuellement près d'une cinquantaine de voitures ont brûlé, et pas des voitures de luxe - , n'approuvent pas, loin de là, cette présence policière pesante qui n'arrange rien, bien au contraire.

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