Meeting d'Arlette Laguiller à Longwy18/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1747.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Divers

Meeting d'Arlette Laguiller à Longwy

180 personnes ont assisté au meeting d'Arlette Laguiller à Longwy dimanche 13 janvier où la situation sociale est dominée par les menaces de fermeture des usines Daewoo. Plus particulièrement l'usine de Mont-Saint-Martin (la banlieue de Longwy) est au bord du dépôt de bilan et ne paye même plus ses cotisations URSSAF depuis le mois de juillet dernier. 543 travailleurs sont menacés dans un contexte où, au Luxembourg tout proche, 955 travailleurs frontaliers ont été licenciés en novembre dernier.

Arlette a affirmé sa solidarité avec les travailleurs de Daewoo et dénoncé les 450 millions d'aides publiques qui ont été données au groupe Daewoo pour s'installer en Lorraine (dont près de la moitié pour la seule usine de Mont-Saint-Martin). "Depuis 1995", a-t-elle dit, "je défends l'idée de l'interdiction des licenciements en réquisitionnant les profits accumulés par les actionnaires. Et l'exemple de Daewoo montre aussi qu'il faudrait mettre fin au secret bancaire et commercial pour savoir où ont été les centaines de millions d'aides. Ils n'ont sûrement pas été perdus pour tout le monde !"

Lors de la conférence de presse, elle a affirmé que pour elle "Longwy est un double symbole, celui des luttes des sidérurgistes et celui de la trahison de l'Union de la gauche et de Mitterrand". En effet, Mitterrand, fraîchement élu président de la république en mai 1981, était venu à Longwy en octobre et, face à la foule, déclarait : "Aucun poste de travail ne peut être supprimé dans la sidérurgie sans qu'un autre n'ait été crée auparavant dans un autre secteur". C'était deux ans après l'annonce de milliers de licenciements par le gouvernement Giscard en 1979.

Mitterrand n'a rien changé. 16 000 emplois de sidérurgistes ont été supprimés à Longwy et la ville s'est vidée de ses habitants. Quant au Pôle Européen de Développement qui devait créer 2 500 emplois à Longwy, 1 100 seulement existent aujourd'hui... dont les 543 de Daewoo.

Dans son intervention, Arlette Laguiller a affirmé : "Ici, dans la région, combien de générations de maîtres de forges ont accumulé des fortunes en exploitant le travail de générations d'ouvriers de la sidérurgie. Combien de peine, combien de souffrances, combien de victimes de l'amiante, combien d'accidents pour que la famille de Wendel par exemple, dont Seillière est le représentant aujourd'hui, reste une des plus riches du pays et pour que ses quelque 420 membres actuels puissent bénéficier d'une vie de luxe ? (...) Ces gens-là n'ont pas perdu leurs fortunes lorsque la sidérurgie a commencé à décliner dans la région. Au contraire, ils les ont accrues, grâce à tout l'argent versé par l'Etat, dans le cadre des plans successifs dits d'aide à la sidérurgie. (...) Mais pendant que les actionnaires encaissaient de l'argent qu'ils allaient investir ailleurs, dans l'informatique ou dans des compagnies d'aviation comme la famille de Wendel, les ouvriers étaient jetés à la rue !"

Partager