Margny-lès-Compiègne (Oise) : Locataires en colère18/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1747.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Margny-lès-Compiègne (Oise) : Locataires en colère

Les locataires d'immeubles HLM du Cilova, l'organisme qui gère les logements "sociaux" de Margny-lès-Compiègne, commune de la banlieue de Compiègne, dans l'Oise, sont toujours en lutte contre le montant trop élevé de leurs charges. Début octobre en effet, ils avaient eu la mauvaise surprise de constater que le Cilova leur réclamait des sommes de 304,9 euros (2 000 F) de charges à régler, en plus du loyer, alors qu'ils paient déjà 45 euros (300 F) par mois en moyenne, pour ces charges, le reste de l'année.

Une dizaine de locataires ont décidé de ne pas se laisser faire et d'aller voir le responsable du Cilova pour demander les justificatifs de ces charges. Ils ont découvert de nombreuses anomalies : des factures d'électricité avec de grosses différences d'un immeuble à l'autre, des dépenses qui ne devraient pas être attribuées aux locataires, des dépenses anormalement élevées de locations de containers poubelles, etc. Ils ont donc décidé de faire une pétition et de différer le paiement des charges.

30 à 40 locataires se sont réunis ainsi, à un moment ou à un autre, sur les 70 logements concernés. Lors de la dernière de ces rencontres, les responsables du Cilova ont reconnu qu'ils avaient fait des erreurs, mais sans s'expliquer sur toutes les questions que se posaient les locataires. Ainsi, à propos de la double facturation de containers poubelles, la directrice de la communication du Cilova a déclaré à la presse locale que "les containers pouvaient être assimilés à des sacs poubelles, et qu'un texte qui détermine les charges entre bailleurs et locataires indique que les sacs de poubelles sont à la charge des locataires". De qui se moque-t-elle ?

Cette agitation, dont la presse locale s'est fait l'écho, a fini par porter ses fruits, en partie du moins. Les locataires viennent de recevoir le courrier qu'ils réclamaient. Il annule les lettres de relance, propose un échéancier sur 12 mois, et surtout précise qu'une somme de 145 euros (954 F), imputée à tort, sera déduite des charges pour l'exercice 2001. Par contre, le relevé précis des charges se fait toujours attendre.

Le Cilova possède des milliers de logements et procède ainsi avec beaucoup d'autres locataires, comme l'attestent les nombreux coups de fil qu'ont reçu les locataires de Margny-lès-Compiègne. Les responsables du Cilova misaient sur le fait que l'opacité des comptes ne permettrait pas de constater des "erreurs" qui ressemblent à des filouteries. Ils sont tombés sur un os. La réaction des premiers locataires en incitera sans doute d'autres à mettre le nez dans les comptes.

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