Les prisonniers d'Afghanistan à Guantanamo : Le droit du plus fort18/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1747.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Les prisonniers d'Afghanistan à Guantanamo : Le droit du plus fort

Le 11 janvier, l'armée américaine a transféré vingt talibans, ou supposés tels, faits prisonniers en Afghanistan. Le transfert s'est fait par avion, non pas vers les Etats-Unis mêmes, mais en direction de Cuba, sur la base américaine de Guantanamo.

Les prisonniers ont été "tranquillisés" au valium, enchaînés sur leurs sièges et encagoulés durant le voyage. Le Pentagone a ordonné de ne pas diffuser les images des prisonniers, au nom de la Convention de Genève "qui proscrit les images humiliantes" !

Mais quel est le statut de ces prisonniers ? "Prisonniers de guerre" ? Non, puisqu'il n'y a jamais eu de guerre entre les Etats-Unis et l'Afghanistan des talibans. On les qualifie donc de "détenus du champ de bataille", ce qui ne veut rien dire, mais permet à leurs gardiens de ne pas être tenus de respecter le droit de la guerre, à supposer qu'ils aient jamais eu l'intention de respecter quoi que ce soit.

Pourquoi les dirigeants des Etats-Unis ont-ils choisi Guantanamo comme lieu de détention ? Parce que cette base navale "n'est pas sol national américain", comme l'a expliqué un professeur de droit international d'une université de Washington. En conséquence, les avocats ne pourront pas invoquer les protections judiciaires de l'habeas corpus, c'est-à-dire que, même si aucune accusation n'a été prononcée par la justice, les prisonniers pourront rester détenus entre les mains des militaires aussi longtemps que ces derniers le voudront.

Les États-Unis sont intervenus en Afghanistan comme ils l'ont décidé, y ont bombardé comme ils l'ont voulu, ont fait chuter le régime des talibans et tentent d'en mettre un autre à la place, tout cela sans rendre de comptes à quiconque. C'est la loi du plus fort. Et le "droit national" et "international" ne sont que des fictions qui sont priées de bien vouloir se plier aux injonctions de la première puissance du monde.

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