Les loyers augmentent, mais pas les salaires !18/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1747.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Les loyers augmentent, mais pas les salaires !

Les locataires risquent de voir leur loyer augmenter au cours de l'année. Il pourrait augmenter jusqu'à 4,8 % du montant du loyer précédent pour le secteur privé. Par ailleurs, pour les logements HLM, c'est une hausse de 2 % à laquelle les quelque dix millions de locataires de logements sociaux peuvent s'attendre.

Pourquoi cette hausse dans le secteur privé ? Il y a une flambée de l'indice du coût de la construction, cet indice qui autorise les propriétaires à augmenter, dans la même proportion, les loyers. L'INSEE a publié, vendredi 11 janvier, ce nouvel indice, 4,8 % plus élevé au troisième trimestre 2001. Il s'agit là de la plus grosse hausse depuis 10 ans.

Cette hausse "répercute la hausse des matières premières et des salaires dans les entreprises de bâtiment entrant dans le calcul de l'indice", dit le journal Le Parisien du samedi 12 janvier. Mais ce ne sont pas les salaires des travailleurs du bâtiment qui ont augmenté, surtout au point de rendre le coût de la construction plus cher. En fait, le calcul du coût de la construction se fait à partir d'un échantillon de constructions neuves de logements destinés à l'habitation ; des spécialistes évaluent, à partir de cet échantillon, les prix de chacun des éléments de construction pour l'année étudiée.

Cette augmentation de l'indice montre donc, surtout, que les patrons du secteur ont réussi ces derniers temps à imposer des prix en hausse - ce qui pour certains signifie une belle envolée des profits. Pour ne citer qu'un exemple, citons Bouygues, grosse entreprise présente dans plusieurs secteurs, la téléphonie avec Bouygues Télécom, l'eau avec sa filiale la Saur, et donc le bâtiment avec Bouygues Bâtiment. Bouygues Bâtiment, le premier constructeur de logements en Ile-de-France, affiche une hausse de 36 % de son chiffre d'affaires.

Quoi qu'il en soit, l'augmentation de l'indice autorise donc les propriétaires de logements privés à augmenter leurs prix, et bien peu se priveront de le faire. Un loyer de 4 000 F pourra ainsi être augmenté de 200 F, ce qui est considérable pour toutes les familles ouvrières dont les revenus n'ont pas augmenté, quand ils n'ont pas carrément baissé lorsqu'un des membres de la famille s'est retrouvé au chômage, par exemple.

On nous dit que les prix sont "maîtrisés", qu'il n'y a pas de dérapage important, mais c'est faux. Il n'y a que les salaires que les patrons, avec la complicité de ceux qui sont au pouvoir, s'emploient à "maîtriser".

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