La Poste - Accidents du travail : La direction remet en cause l'évidence18/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1747.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste - Accidents du travail : La direction remet en cause l'évidence

De plus en plus souvent, La Poste ne reconnaît pas les accidents du travail, si évidents soient-ils. Parfois les chefs refusent de donner les volets de déclaration, mais la plupart du temps c'est la direction qui conteste après coup le bien-fondé de l'accident.

Au bureau de la rue du Louvre, où travaillent près de 500 facteurs du centre de Paris, les cas se succèdent ces derniers temps. La Poste a ainsi refusé de reconnaître en accident du travail une factrice victime d'un claquage pendant qu'elle distribuait le courrier. Elle avait pourtant fourni plusieurs témoignages : celui d'un chef qui l'avait vue revenir à cloche-pied au bureau, puis d'un usager qui lui avait porté secours. Quatre de ses collègues avaient également témoigné de son état. Quelques semaines plus tard, la direction lui envoyait une lettre recommandée l'informant que "l'accident ne peut être pris en charge au titre de la législation sur les accidents du travail car il aurait pu survenir par nature à n'importe quel moment de la vie quotidienne".

Une autre factrice s'était tordu le pied en cherchant à allumer la lumière dans une cour mal éclairée. Rentrée tant bien que mal au bureau, elle s'était rendue sur le conseil de ses chefs à l'hôpital, munie des papiers nécessaires. Là, son pied avait été plâtré. Elle aussi a reçu sa lettre recommandée l'informant qu'elle n'avait pas la prise en charge en accident du travail. Cette fois-ci, c'était "faute de témoignages exempts de doute, ou de procès-verbaux établis par la police ou la gendarmerie".

Ce ne sont là que deux exemples parmi d'autres, car des accidents, il y en a à La Poste. Le poids et la taille des colis ne sont plus limités, ce qui alourdit la charge. Il y a les intempéries, et les délais à respecter. Alors, même si le matériel s'est un peu amélioré, les risques sont là.

En agissant comme elle le fait, La Poste se dégage de toute obligation financière. Elle demande aux facteurs accidentés de se débrouiller directement avec les médecins, la Sécurité sociale et la mutuelle pour le paiement des soins. Celà peut faire des sommes importantes, par exemple quand des séances de kiné sont prescrites. Sans parler des suites médicales toujours possibles.

A la longue, La Poste espère bien décourager au maximum les facteurs de se mettre en accident du travail. Elle pourrait ainsi faire des économies, en rejetant sur la Sécurité sociale et la mutuelle les frais qui lui incombent.

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