Chez Ford : Un emploi sur dix supprimé... pour maintenir les profits18/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1747.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Chez Ford : Un emploi sur dix supprimé... pour maintenir les profits

Le constructeur automobile Ford envisage de supprimer 35 000 emplois dans le monde, soit un dixième de ses effectifs, dans les années à venir. 22 000 postes seraient supprimés et cinq usines fermées en Amérique du Nord à partir de 2003.

Ford justifie sa décision en invoquant la récession qui touche les constructeurs automobiles américains, victimes de la concurrence japonaise, entre autres. Il prévoit aussi de diminuer la production de voitures de 16 %. Cette annonce de licenciements vient en effet après celles de ses concurrents, General Motors qui avait déjà prévu de supprimer plus de 15 000 emplois, et Chrysler 26 000 sur trois ans. Ford lui-même avait déjà réduit ses effectifs administratifs de 10 % en 2001, supprimant 3 500 postes d'employés.

Ainsi, des milliers de travailleurs de par le monde vont perdre leur emploi, et pour beaucoup leurs revenus, dans les pays où la législation sociale est quasi inexistante, parce que dans des conseils d'administration des possédants décident que leurs usines ne sont pas assez rentables. Ils vont devoir payer la note de la concurrence que se font entre eux les capitalistes et qui conduit à la surproduction. Les ventes de véhicules automobiles n'ayant pas atteint le nombre escompté, le géant de l'automobile américain déclare une perte de 2 milliards de dollars en 2001, auxquels s'ajoutent les 4,1 milliards que lui "coûtera" le plan social prévu !

Mais, ainsi que le déclare William Clay Ford, l'héritier et le PDG de l'entreprise, "durant les dix dernières années, la compagnie est allée de succès en succès". En 2000 encore, les bénéfices de l'entreprise se montaient à plus de deux milliards de dollars. Seulement, il n'est pas question de toucher à ces bénéfices, ils sont déjà tombés dans les poches des actionnaires et, bien sûr, rien ne les oblige à en rembourser ne serait-ce qu'une partie pour empêcher des licenciements. Le seul sacrifice qu'ils puissent consentir est entièrement symbolique : William Ford va renoncer à son salaire et à ses primes de PDG en 2002... mais pas aux dividendes que lui rapportent les 6 % du capital qu'il détient !

Ce sont donc les travailleurs qui vont payer pour ce système fou, organisé en fonction du profit que peut en tirer une minorité, et où les décisions sont concentrées dans les mains de quelques magnats qui ferment des usines et conduisent parfois des régions entières à la ruine sans avoir à rendre le moindre compte.

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