Au quartier des 4000 La Courneuve (Seine-Saint-Denis) : Les locataires oubliés se font entendre18/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1747.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Au quartier des 4000 La Courneuve (Seine-Saint-Denis) : Les locataires oubliés se font entendre

Présov et Ravel, deux barres de HLM grisâtres au coeur de la cité des 4000 à La Courneuve. Des halls d'entrée sans portes, où les vitres cassées ne sont plus remplacées. Des murs et des plafonds où suinte l'eau due à des fuites pas réparées. Des caves où plus personne ne descend tellement c'est sale. Et puis, cette odeur nauséabonde qui flotte dans l'air : du 19 décembre au 3 janvier, les poubelles n'ont pas été ramassées par la société ONYX, chargée du nettoyage (filiale de Vivendi). L'endroit paraît déjà abandonné. Les barres vont être démolies en 2003 voire 2004 : ainsi en ont décidé les pouvoirs publics.

Pourtant, plus de 250 familles vivent encore là, en payant leur loyer à l'office HLM de la ville. Un loyer exorbitant pour les bâtiments qu'ils habitent. Les ascenseurs ont des caprices journaliers : "Quand on veut monter au 7e étage, il faut aller jusqu'au 12e et redescendre 5 étages à pied", explique une locataire, qui habite là depuis des années. Heureux encore quand l'un des deux fonctionne. Sinon, les locataires n'ont guère le choix. Il faut monter les étages par l'escalier. Sans lumière parfois. Même si l'on est âgé ou handicapé, comme cette adolescente handicapée de 13 ans, parfois contrainte de rester chez elle.

"La situation s'est dégradée au fil du temps", explique un locataire, qui a toujours vécu là. "Avant, il y avait des jeux pour les enfants, des pelouses et des bancs pour s'asseoir". Une époque bien révolue. Pour lui ce n'est pas deux barres, c'est toute la cité qu'il faut détruire.

C'est vrai, c'est tout le quartier qui va à vau-l'eau. L'OPHLM et la mairie n'ont pas les moyens de faire face et utilisent des méthodes scandaleuses pour faire payer les locataires : déménagements non remboursés, dettes d'eau exorbitantes, relogements proposés sans travaux préalables, et dans des quartiers aussi dégradés.

Des locataires aidés par les conseillers municipaux Lutte Ouvrière ont convoqué la presse et FR3. Les journalistes de FR3 et du Parisien régional sont venus dimanche 13 janvier. Ils ont découvert la dégradation de la situation des locataires. Ceux-ci veulent savoir où est passé l'argent public. Jusqu'à présent ils n'en ont pas vu la couleur. Ils exigent d'être relogés de manière que l'hygiène et la sécurité soient rétablies dans les barres.

Partager