La semaine passée, une quinzaine de personnes ont investi le château que possède dans l'Yonne Thierry Desmarest, le PDG de la multinationale TotalFinaElf, responsable dans le naufrage de l'Erika et de l'explosion de l'usine AZF de Toulouse. Sur le tee-shirt des militants était inscrit le slogan parodiant celui, publicitaire, qui figure dans les stations-service Total : "On n'est pas venu chez vous par hasard".

Ils ont démonté les portes et fenêtres de la bâtisse et ont barbouillé sa façade d'inscriptions : "Il y a deux ans, le pétrole de l'Erika souillait la Bretagne, il y a moins de trois mois l'usine AZF tuait 30 personnes, en blessait 2 500, détruisait les lieux de vie de centaines de familles. Deux drames, le même responsable : TotalFinaElf ; la même attitude : le refus d'assumer".

Il paraît que Monsieur le châtelain est très marri de cette atteinte à ce bien familial. Un simple désagrément moral, en somme, pour ce qui n'est qu'une résidence secondaire. Car il a, lui, de quoi loger dans bien d'autres lieux et chausser ses pantoufles, au coin du feu peut-être.

Le sieur Desmarest ne s'est pas ému de cette intrusion au point d'accélérer les mesures d'indemnisation des victimes de l'Erika, même au faible niveau des promesses faites, ni de s'occuper du sort des sans-fenêtres de Toulouse.