Main basse des patrons sur les caisses de l'unedic24/12/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/12/une-1744.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Tribune de la minorité

Main basse des patrons sur les caisses de l'unedic

Au moment où le chômage remonte de façon catastrophique, l'Unedic vient de décider de diminuer les cotisations chômage. Elles baisseront de 0,2 % sur le salaire (0,1 % sur la part patronale et 0,1 % sur la part salariale). Cela représente sur un an 4,4 milliards de francs, dont 2,2 milliards de francs pour les patrons. La baisse des cotisations est pratiquement invisible pour chaque salarié, mais conséquente pour les patrons.

Le Medef et les syndicats signataires de convention d'assurance-chômage (Medef, CGPME, UPA, CFDT, CFTC, CGC) ont prétexté la bonne santé financière de l'Unedic pour offrir ce nouveau cadeau au patronat. La CGT a dénoncé à juste titre ce "hold-up" et s'y est opposée, avec FO.

En fait, les cotisations patronales sont déjà passées de 3,97 fin 2000 à 3,70 en janvier 2001. Elles passeront à 3,6 en janvier 2002. Par-dessus le marché, une nouvelle baisse de 0,1 % est prévue au 1er juillet 2002.

Les soi-disant excédents de l'Unedic sont faits sur le dos de la majorité des chômeurs, non indemnisés, puisque seuls un million de chômeurs le sont moins de la moitié du total ! Si les caisses de l'Unedic sont en "bonne santé", on ne peut pas en dire autant des travailleurs licenciés.

De plus, le seul argument positif du Pare était la non-dégressivité des indemnisations chômage. Mais, tous les six mois, l'Unedic peut revenir dessus. Et au printemps, les mêmes signataires examineront à nouveau la situation financière, afin de confirmer, ou non, la non-dégressivité des allocations.

Il serait odieux, mais hélas pas nouveau, qu'après avoir vidé les caisses de l'Unedic, le patronat prétexte ensuite le trou de l'Unedic et la mauvaise conjoncture économique pour baisser les indemnités des licenciés et des chômeurs.

Avec ces gens-là, les travailleurs et les chômeurs ont intérêt à veiller sur leur portefeuille.

Partager