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- Lutte ouvrière n°1743
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Scholtès-Thionville(54) : En grève pour 1 000 f d'augmentation de salaire
Depuis jeudi 6 décembre, l'usine Scholtès de Thionville (420 salariés en CDI dont 230 ouvriers, plus actuellement 150 intérimaires) est en grève, suivie par 70 % des ouvriers. La production est paralysée et des piquets bloquent les accès de l'usine empêchant l'approvisionnement.
La grève a démarré suite à une agitation de la CGT - le syndicat majoritaire - sur la question des salaires, avec la revendication d'une augmentation de 1 000 F par mois et d'une prime de fin d'année de 3 000 F. Il faut dire que les salaires sont bas chez Scholtès - 6 000 à 6 500 F mensuels - et que les travailleurs ne voient aucune raison de se contenter de salaires si petits dans un groupe qui fait des bénéfices si gros.
En effet, Scholtès a été racheté par le groupe Merloni en 1989, le troisième groupe européen d'électroménager, qui regroupe aussi les marques Ariston et Indesit. Avec 8 000 salariés et 14 usines, Merloni a augmenté en 2000 son chiffre d'affaires de 12,8 %... mais ses bénéfices de 60 %, soit 279 millions de francs ! C'est dire que l'exploitation des salariés s'est accrue.
Le propriétaire du groupe, Vittorio Merloni, devait venir sur le site de Thionville jeudi 6 décembre. Crainte d'être chahuté ou pas, toujours est-il qu'il a annulé sa visite au dernier moment. Et à la réunion avec la direction locale, où la revendication de l'augmentation des salaires a été posée, le DRH a répondu qu'il ne pouvait pas en discuter car cela relevait de la décision de... Merloni ! Cela a mis les travailleurs en colère et la grève a démarré, soutenue par la CGT et la CFDT, mais pas par FO.
Mardi 11 décembre, la grève se poursuivait. Elle est revotée tous les matins en assemblée générale au piquet de grève. L'usine est bloquée, rien ne rentre ni ne sort. Les travailleurs en ont marre des bas salaires et des conditions de travail qui se sont aggravées à mesure que les profits de Merloni s'accroissaient.