La Poste (Région parisienne) : 14 décembre, La Poste à guichets fermés14/12/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/12/une-1743.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C164%2C225_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste (Région parisienne) : 14 décembre, La Poste à guichets fermés

Le 14 décembre, l'ensemble des syndicats de La Poste de la région parisienne ont appelé à une journée de grève dans les bureaux de poste pour appuyer les revendications dans le cadre du passage à l'euro. Outre les mesures de sécurité (il y a un ou deux braquages par semaine actuellement), les guichetiers veulent surtout des emplois en plus et une prime de l'ordre de 6 000 francs pour compenser le travail supplémentaire.

Le 14 décembre a été choisi parce que c'est le jour où doit débuter la distribution des sachets euros pour les particuliers (15,25 euros pour 100 francs), à La Poste comme aux guichets des banques. En cas de succès de cette journée, certains syndicats (CGT, Sud...) envisagent d'appeler aussi le 2 janvier, jour véritable du passage à l'euro et aussi jour où les fédérations syndicales des banques ont déposé un préavis de grève.

Aux guichets des bureaux de poste, le mécontentement est certain. Cela s'est traduit lors de la journée nationale d'action du 16 octobre, puisque plus de 30 % des guichetiers parisiens étaient en grève et certains bureaux étaient complètement fermés, ce qui est rare.

Depuis des années, le nombre d'employés diminue et les queues s'allongent dans de nombreux bureaux. La mise en place des 35 heures s'est traduite assez souvent par de nouvelles suppressions d'emplois, des chamboulements dans les horaires... sans aucun avantage : par exemple à Paris, les guichetiers n'ont obtenu aucun jour de repos supplémentaire, la direction se contentant de diminuer les horaires quotidiens en les alignant totalement sur les heures de pointe. Cela se traduit par un stress toujours plus grand avec les queues qui s'allongent, surtout les jours des virements sociaux (allocations, RMI...). C'est le vécu quotidien de milliers de guichetiers de La Poste... et des usagers.

Avec le passage à l'euro, tout le monde sait que pendant des jours cela va être l'enfer : des millions de personnes vont se présenter pour changer leurs francs en euros, se faire expliquer l'arrondi, vérifier leurs pièces. Les opérations les plus simples, comme la vente d'un carnet de timbres, prendront bien plus de temps, par exemple pour éditer un reçu avec contrepartie francs-euros. Et la double circulation des monnaies, francs et euros, représente une augmentation considérable des manipulations aux guichets et dans les services de caisse.

Face à cela, la direction s'est contentée de dire que tout irait bien, avec l'embauche de 3 000 intérimaires à l'accueil et d'un millier de " jeunes retraités " en renfort.

Si renforcer l'accueil est une bonne chose, le millier de retraités en renfort ne fait pas le poids. D'abord, il aurait mieux valu, comme le pensent la plupart des postiers, embaucher des chômeurs. Mais surtout, c'est tous les emplois supprimés ces dernières années qu'il faut recréer.

Il faut donc souhaiter que cette journée de grève soit bien suivie, et que les guichetiers des bureaux de poste parisiens soient nombreux au rassemblement organisé, afin de bousculer la direction et de l'obliger à revoir sa copie : emplois, prime de passage à l'euro... Et puis pour bousculer aussi les fédérations syndicales qui ne veulent pas vraiment organiser la lutte contre la direction.

Ainsi le 14 décembre, seule la région parisienne était appelée à faire grève, alors que les problèmes et les revendications sont les mêmes dans tous les bureaux des grandes villes et de leurs banlieues.

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