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Education Nationale : L'exemple des Hauts-de-Seine
Dans le département des Hauts-de-Seine (92), dans les écoles primaires et maternelles, la situation difficile à la rentrée ne s'est guère améliorée. Environ 540 postes non pourvus en juin par des titulaires ont dû être comblés par des " listes complémentaires ", c'est-à-dire des personnes ayant passé le concours pour être professeur des écoles, mais ayant échoué. Ces 542 personnes pour l'académie de Versailles, 155 pour les Hauts-de-Seine, se retrouvent en classe du jour au lendemain, sans aucune formation. Et il reste des postes vacants, des postes où personne n'a été nommé.
Alors pour pallier ce manque de recrutement, car le problème est tout de même là, l'administration a recours au personnel remplaçant prévu pour les congés maladie, et à la suppression des stages de formation permanente.
Donc, quand un enseignant est absent, il n'y a presque plus personne pour le remplacer. Les enfants sont donc répartis dans les autres classes de l'école... ce qui a pour conséquence d'augmenter les effectifs déjà chargés : trente dans sa classe et trois, quatre ou cinq élèves de l'instit absent.
Aussi, pour faire face au mécontentement des parents, à la grogne des enseignants, pour donner l'illusion que tout va bien, à Clichy, à Malakoff, l'inspecteur demande aux remplaçants de " tourner " sur différents postes à remplacer. Bonjour le boulot ! Bien évidemment, des enseignants s'y opposent. Des manifestations ont même eu lieu, comme à Clichy dernièrement, avec le soutien des parents d'élèves, pour protester contre le manque de remplaçants. " Le respect, ça change l'école ! " mais " les moyens aussi ! " titrait le syndicat SNUIPP 92 pour appeler à la grève. Sans aucun doute, car c'est environ 500 postes qu'il faudrait pour pouvoir simplement travailler " normalement " sur ce département.
Mais dans les AG de grève, c'est aussi le " toujours plus de travail demandé " qui pèse, c'est aussi la rage par rapport aux déclarations de Lang sur la morale, la lecture, l'informatique... et le " brevet informatique " délivré aux élèves, sur l'apprentissage des langues par exemple. Dans les textes, cela est bien prévu pour les CM2, voire les CM1. Possible, mais sur le département, il n'y a pas le budget pour payer du personnel, même après une rallonge accordée aux Hauts-de-Seine...
Alors annonces médiatisées, télévision, grand-messe du ministre de l'Education d'un côté et peau de chagrin de l'autre, ça suffit. Un jour ou l'autre, il faudra bien se donner réellement les moyens pour que cela change.