Lire : "La Constance du jardinier" de John Le Carré07/12/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/12/une-1742.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Divers

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Un univers de diplomates et d'espions, de coups tordus et de ténébreuses affaires... Tel est le monde décrit par John Le Carré. Et pour cause, il a été pendant plusieurs années, après la Deuxième Guerre mondiale, agent secret au service de l'empire britannique et décrit donc un univers qu'il a connu de près.

Voilà donc dans ce dernier roman l'ambassade britannique de Nairobi au Kenya, son petit monde de mesquineries, les rivalités intestines face à l'assassinat de la femme de l'un des diplomates : une avocate qui s'était engagée dans la dénonciation des agissements criminels d'une multinationale pharmaceutique. Tout porte à croire qu'elle en a été la victime.

Son mari, diplomate bon teint plus au moins au rancart, plus passionné de jardinage que de son métier, mène seul l'enquête et découvre peu à peu les divers mécanismes qui ont abouti au meurtre de sa femme. Il prend conscience de cet univers du "dieu profit" où un trust triche sur les résultats des expérimentations d'un nouveau médicament pour la tuberculose qu'il teste en Afrique, calculant les retombées financières dans les pays aux consommateurs solvables. Le même trust entretient des agents très spéciaux, parfois tueurs à gages, faisant disparaître les témoins gênants, achète les hommes politiques, les hauts fonctionnaires des ambassades, flatte les scientifiques pour s'en servir comme l'exigent ses intérêts...

La constance du jardinier-diplomate l'amène aussi dans son enquête à visiter une "base humanitaire" chargée de larguer des vivres aux populations menacées de famine et de les répartir. Des "humanitaires" aux volontés disparates sont confrontés, impuissants, à l'océan de misère que crée le monde occidental dont ils viennent, et qui grossit bien plus vite qu'ils ne peuvent l'épuiser.

Une fiction bien sûr... qui permet cependant d'imaginer ce qu'est la réalité.

Annie Deschamps

La Constance du jardinier de John Le Carré, éditions du Seuil, 147,55 francs.

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