Aux Minguettes (Vénissieux-Rhône) : Mobilisation de locataires07/12/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/12/une-1742.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Aux Minguettes (Vénissieux-Rhône) : Mobilisation de locataires

Lors de la régularisation des charges 2000, des locataires de l'OPAC du Grand Lyon aux Minguettes ont eu la mauvaise surprise de découvrir qu'ils devaient s'acquitter de sommes importantes, allant parfois jusqu'à 4 000 ou 10 000 francs.

Les habitants de la Darnaise, boulevard Lénine, ont alors décidé de s'organiser pour essayer de comprendre et demander des comptes à l'OPAC. Regroupés au sein du "groupe du mardi", ils se réunis, ont comparé leur loyer et ont décidé d'organiser une réunion avec l'Opac, afin que les responsables s'expliquent sur les hausses démesurées : plus 55 % pour l'eau chaude, plus 27 % pour le chauffage, plus 30 % pour les ascenseurs, et pour couronner le tout, il est annoncé pour cette année, une hausse de 15 % des provisions de charges, appliquée depuis octobre !

Pour les locataires, dont la plupart ont des revenus modestes, la coupe est pleine. C'est dans ce climat que la réunion avec l'Opac s'est déroulée, le mardi 13 novembre. Les locataires sont venus massivement (une centaine) pour exprimer leur révolte, leur incompréhension, d'autres pour dire qu'entre nourrir leurs enfants et s'acquitter auprès de l'Opac, leur choix était fait, ils ne pourraient payer le surcoût. Beaucoup ont expliqué que les conditions d'habitation étaient de plus en plus précaires : insécurité, ascenseurs en panne, allées dégradées, joints des fenêtres si vieux que l'air passe dans les appartements... Avec les hausses de charges, une femme expliquait que la moitié de son RMI passait dans le loyer, une autre témoignait qu'au moment d'accoucher de son premier enfant, l'ascenseur était en panne, elle avait dû descendre onze étages sur les épaules de son mari. De nouveau enceinte, elle s'angoissait à l'idée que cela puisse recommencer...

Les habitants comprennent d'autant moins qu'un office tel que l'Opac, à fonction sociale, ne tienne pas son rôle. Quelques réponses ont été données : droit des locataires d'accéder à leurs factures afin de vérifier les conditions de la gestion, et après enquête des locataires, le constat a été établi que l'Opac était "surtaxé" par la chaufferie de Vénissieux. La gestion de la chaufferie a été concédée par la municipalité à la SECV, société privée qui appartient au groupe Dalkia, dont les principaux actionnaires sont Vivendi et la Lyonnaise des Eaux. En effet, avec les hausses, le mètre cube d'eau chaude équivaut (appliqué à l'Opac du Grand Lyon) à 82 F ! L'écart entre bailleurs, appliqué par la SECV qui gère la chaufferie, est impressionnant : l'Opac du Rhône fait payer 71 F/m3, d'autres bailleurs des tarifs inférieurs de 11 à 18 F par m3... La seule explication avancée est la non-maîtrise de la chaufferie, qui n'utilise qu'une seule énergie et a répercuté l'augmentation du fuel. Ce sont donc les locataires des immeubles collectifs qui ont dû supporter les hausses de charges les plus importantes de l'agglomération. Et l'écart entre les prix imposés aux Opac reste pour le moment inexpliqué.

Les locataires, même si dans l'immédiat, ils n'ont pas obtenu de réponses fermes, restent mobilisés. Ils ont bien compris que par cette mobilisation, ils étaient une force. Déjà, après avoir rencontré des élus, ceux-ci se sont engagés à demander un moratoire sur les dernières augmentations. Mais les locataires sont intransigeants et veulent la suppression des hausses de charges.

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