Après des semaines d'attente en Ouzbékistan, une quarantaine de soldats français de l'Infanterie de marine (des "marsouins") ont été finalement autorisés par l'état-major américain à faire une entrée pas très glorieuse sur l'aéroport de Mazar-e-Charif. En théorie ils auront pour rôle de "sécuriser" ledit aéroport. Mais les autorités américaines n'ont même pas voulu leur confier la responsabilité de superviser la réparation des trous béants laissés par les bombes sur les pistes.

Que restera-t-il donc à faire aux quarante marsouins ? Sans doute guère plus qu'à la centaine de commandos britanniques qui se morfondent depuis quatre semaines au bord d'une piste de l'aéroport de Kaboul, sous la surveillance quasi menaçante de gardes de l'Alliance du Nord. Les leaders américains veulent bien du soutien politique des impérialismes mineurs, mais de là à leur céder une place sur le terrain, même mineure, c'est autre chose !

Bien sûr, cela n'empêchera pas Chirac et Jospin d'y aller de leur cocorico. Ils continueront à parler du rôle "décisif" de la France dans le déploiement de l'aide humanitaire à la population afghane. Alors que dans les faits, ils n'auront fait que cautionner l'agression terroriste de Washington contre l'Afghanistan, tout en cherchant à placer leurs pions dans l'espoir de faire valoir les intérêts des trusts de l'hexagone dans le règlement politique final - si tant est qu'il ait lieu un jour.