Guerre d'Algérie : Une armée et un état terroristes30/11/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/11/une-1741.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Divers

Guerre d'Algérie : Une armée et un état terroristes

La guerre d'Algérie a fait des centaines de milliers de morts. 500 000 ? 600 000 ? Davantage ? On connaît à peu près le nombre de victimes dans l'armée française et chez les " Européens d'Algérie " : 55 000. On connaît plus mal le nombre des morts chez les combattants algériens. 100 000, 200 000 peut-être.

Le reste, ce sont les civils exterminés par l'armée française. Trois millions de personnes avaient été mises de force dans des " camps de regroupement ". Combien de dizaines de milliers sont passées dans les prisons, dans les centres de torture, combien ont été exécutées, soit après des opérations militaires où on se débarrassait des prisonniers, soit dans les centres de torture ?

Le but de ces exactions massives était de terroriser la population algérienne, d'obtenir sa soumission. C'était très exactement du terrorisme d'Etat. Mais la France étant une " démocratie ", qui plus est dirigée par le Parti Socialiste durant la première partie de la guerre d'Algérie (Guy Mollet Premier ministre, Robert Lacoste résident général en Algérie), il n'était pas question que les ordres de massacres et de tortures soient écrits. C'était aux officiers et sous-officiers de savoir ce qu'ils avaient à faire. Certains ont refusé d'avoir recours à la torture et aux exactions, et il n'y en a pas eu dans certaines zones. D'autres se sont déchaînés, en se sachant couverts par le pouvoir politique.

L'opération dite " bataille d'Alger " menée sous les ordres de Massu (et avec Aussaresses) a été directement voulue et couverte par les autorités (le PS à ce moment). Il s'agissait en multipliant les tortures d'obtenir des dénonciations et d'éliminer le FLN d'Alger.

L'armée s'est vautrée dans la boue et le sang, et a fait d'Alger une boucherie.

Et ni l'armée, ni la justice, ni le gouvernement d'aujourd'hui ne souhaitent faire la lumière là-dessus. Les archives sensibles ne sont toujours pas disponibles. Même chose pour le massacre des Algériens commis à Paris en octobre 1961. Les informations - qui étaient pourtant connues à l'époque par une fraction de l'opinion - filtrent cependant lentement.

Le " devoir de mémoire " dont les autorités nous rebattent les oreilles ? C'est bon pour les discours...

Partager