Cherbourg : Raymond Forni reconduit par des salariés en colère30/11/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/11/une-1741.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Cherbourg : Raymond Forni reconduit par des salariés en colère

A Cherbourg comme dans tout le pays, les annonces de suppressions d'emplois, de ventes d'usines, de privatisations et de licenciements se succèdent régulièrement. C'est dire si un certain nombre d'ouvriers sont en colère contre la politique gouvernementale et patronale.

C'est dans ce contexte que le président de l'Assemblée nationale, Raymond Forni, quatrième personnage de l'Etat, devait tenir un meeting électoral dans la ville le lundi 26 novembre.

Dans deux entreprises, Alcatel et l'Arsenal, les syndicats avaient appelé les salariés à venir devant la salle du meeting afin d'exprimer leur mécontentement. Et c'est à plus de 200 que tout le monde s'est retrouvé, aux environs de 20 heures. D'abord les salariés d'Alcatel Tourlaville, qui doivent être vendus à une entreprise sous-traitante, et qui ne sont pas d'accord. Puis les salariés de l'Arsenal, dont les syndicats avaient été reçus par Raymond Forni à la sous-préfecture juste avant, et qui sont arrivés en un cortège déterminé.

Les salariés d'Alcatel avaient eu le temps de prendre à partie Raymond Forni, accompagné du député PS local, Bernard Cazeneuve. Ils avaient exprimé leur inquiétude et leur révolte devant l'attitude des patrons, encouragée par le gouvernement en place. Le ton est vite monté. Puis, les salariés de l'Arsenal se sont joints aux manifestants, et au bout de quelques vifs échanges, tout le monde a reconduit le président de l'Assemblée nationale, forcé de rebrousser chemin et de se réfugier dans une camionnette mise à sa disposition par la ville. Le véhicule a eu quelques problèmes pour démarrer, car des manifestants étaient montés dessus ! Il n'a pu se dégager qu'en marche arrière. Le député local, quant à lui, est resté en retrait de la scène et est rentré chez lui, ainsi que les quelques personnalités qui étaient déjà installées dans la salle en attendant le meeting...

Raymond Forni, en venant à Cherbourg, disait vouloir " un meeting populaire ". Il a été servi au-delà de ses espérances !

Les manifestants étaient satisfaits de leur action et, surtout, conscients de la force que pouvait représenter l'union de différentes usines qui se battaient au fond pour les mêmes raisons : les problèmes d'emploi. Nous sommes restés nombreux dans la rue pour évoquer tous les problèmes des uns et des autres. Et ce n'est que beaucoup plus tard que tout le monde est rentré chez soi, convaincus qu'il faudrait remettre ça tous ensemble.

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