Avec le passage à l'euro, le ministère de l'Economie et des Finances compte se constituer une cagnotte d'environ six milliards de francs, se basant sur le fait que toute la monnaie en francs ne sera pas échangée contre des euros, entre les pièces que l'on oubliera dans des fonds de poche, celles conservées par les collectionneurs ou l'argent que les touristes ne se donneront pas la peine de convertir. Une partie de cette somme est déjà incorporée au budget 2002.

A l'annonce de cette cagnotte, banquiers et associations de commerçants ont déjà fait entendre leur voix, réclamant qu'elle leur soit attribuée puisque le passage à l'euro leur a occasionné des frais. Nul n'ira pleurer sur le sort des banquiers, qui se servent largement sur la moindre transaction financière ; sans oublier que changer de l'argent est quand même leur rôle.

Quant aux frais supplémentaires supportés par les commerçants, s'il y en a, ils ont bien souvent déjà été répercutés sur les acheteurs. Des associations de consommateurs ont dénoncé au retour des vacances ce que chacun peut constater quotidiennement en faisant ses courses, que les boulangers, l'épicier, mais aussi les grandes surfaces notamment, n'ont pas attendu le 1er janvier pour " arrondir ", et même quelquefois au-delà, les prix à la hausse en prévision, disent-ils, du passage à l'euro.

Il serait plus juste que cette cagnotte serve au moins à ceux qui subissent ces hausses des prix tout en voyant leurs revenus baisser.