Un porte-avions ça ne va pas, un deuxième, bonjour les dégâts !16/11/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/11/une-1739.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Leur société

Un porte-avions ça ne va pas, un deuxième, bonjour les dégâts !

En visite à Toulon le 8 novembre, Chirac a affirmé devant un parterre de militaires que l'armée française devait se doter rapidement d'un deuxième porte-avions nucléaire pour pouvoir disposer en permanence d'un tel équipement.

Il faut dire que le premier, le porte-avions Charles-de-Gaulle, connaît, depuis ses premiers essais en mer en janvier 1999, avaries sur avaries : court-circuit, vibrations, fuites, piste de décollage trop courte dont le rallongement a coûté tout de même 500 millions de francs, dégâts divers, la liste est longue. Ses derniers déboires concernent une hélice qui s'est rompue en novembre 2000 dans le mystérieux Triangle des Bermudes et, malgré des hélices de rechange récupérées sur d'autres porte-avions, le Charles-de-Gaulle a été immobilisé en cale sèche pendant trois mois, subissant à cette occasion pas moins de 15 000 révisions techniques ! La marine nationale a fait état d'une légère augmentation de la radioactivité dans l'un des réacteurs et deux membres d'équipage du porte-avions nucléaire ont été victimes d'émanations toxiques à Toulon, peu après la visite, le jour même, de Jacques Chirac.

Le Charles-de-Gaulle reprend la mer ces jours-ci pour de nouveaux essais, mais Chirac n'a pas poussé l'audace jusqu'à faire un tour avec ! Il a préféré le regarder du haut d'un hélicoptère : la confiance règne...

Chirac rêve sans doute de voir un porte-avions nucléaire français participer au moins symboliquement au grand déploiement guerrier au large du Pakistan. Le fait que le Charles-de-Gaulle ait fait le coup de la panne est peut-être un moyen de jouer les va-t-en guerre... en cale sèche ! Mais comme il faut consoler l'état-major, on promet un nouveau fleuron du même genre que le Charles-de-Gaulle mais qui serait, lui, opérationnel !

Sauf que ces super-joujoux de la marine française coûtent très cher aux contribuables : le Charles-de-Gaulle coûte déjà 20 milliards de francs, 80 si on ajoute le prix des avions qui vont l'équiper. Ça fait plutôt cher pour remonter le moral des marins français et leur promettre qu'ils pourront jouer aux petits soldats sans craindre le ridicule aux côtés des autres armées dans le camp impérialiste ! Quant aux industriels de l'armement, ils se frottent sans doute déjà les mains aux promesses de Chirac.

Voilà plutôt de la grosse artillerie pour couler le budget !

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