Magasin Kiabi Béziers : 45 jours de grève des vendeuses16/11/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/11/une-1739.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Magasin Kiabi Béziers : 45 jours de grève des vendeuses

Depuis le 29 septembre, les salariées du magasin Kiabi à Béziers sont en grève pour s'opposer au licenciement abusif d'une des leurs, et pour la revalorisation de leur contrat de travail à temps partiel.

Le magasin fait partie de la chaîne de magasins Kiabi (84 en France), qui appartient à Mulliez, l'une des toutes premières fortunes de France, propriétaire par ailleurs de Auchan, Norauto, Decathlon, Leroy-Merlin...

A Kiabi, comme dans beaucoup d'enseignes de la grande distribution, les conditions de travail et de rémunération sont des plus mauvaises, et la répression antisyndicale est courante. Les salaires sont au niveau du Smic horaire sans 13e mois, les contrats de travail des vendeuses sont tous à temps partiel, de 20 à 30 heures maximum, ce qui fait des salaires mensuels de 3000 à 4500 F.

Face à cette situation, en 1995, un syndicat CGT s'est créé et des luttes ont permis d'imposer entre autres choses le passage des vendeuses en CDI, la revalorisation de nombreux contrats, une prime de 1 000 F pour tous les salariés, et de s'opposer à deux licenciements, dont celui d'une déléguée syndicale.

La direction n'a jamais admis qu'on s'oppose à ses méthodes et que les salariées revendiquent. Elle essaye aujourd'hui de se débarrasser à nouveau d'une employée ayant un mandat de déléguée syndicale. Cette répression a déclenché la colère de ses camarades de travail, dont seize se sont mises en grève pour exiger sa réintégration. Depuis, le directeur multiplie les pressions et les marques de mépris pour les salariées en lutte depuis maintenant 45 jours, et dont la détermination reste intacte.

Cette lutte rencontre un large soutien parmi les clients et la population alentour, car la répression antisyndicale, les faibles rémunérations et la précarité de l'emploi (CDD et temps partiels) à Kiabi -Béziers ne sont pas une exception, mais plutôt la règle, notamment dans le commerce et la grande distribution. Plus de 5 000 signatures de soutien ont été réunies, des actions d'information par tracts en direction d'autres salariés de Kiabi ont eu lieu à Montpellier, Perpignan et Nîmes, et le magasin est régulièrement bloqué avec l'aide du comité de soutien qui s'est mis en place. Des collectes de solidarité avec les grévistes sont organisées et un dispositif de soutien financier à la lutte a été mis en place par l'UL-CGT de Béziers.

La détermination des grévistes à populariser leur lutte auprès de la population et des autres salariés devrait permettre de l'emporter face aux méthodes d'un patronat qui se croit décidément tout permis.

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