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- Lutte ouvrière n°1739
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Dans les entreprises
Alstom Belfort : 600 suppressions d'emplois, dont 250 "mises à la porte"
Le plan de 1 500 suppressions d'emplois, annoncé il y a un an et demi dans le secteur Energie de plusieurs usines Alstom (Lys-lez-Lannois, La Courneuve, Belfort), a été appliqué cette année.
A Belfort, où 600 postes sont supprimés, la première vague a commencé début mai, d'abord dans des bureaux d'études et des services de techniciens, puis, après le retour des congés d'été, dans les ateliers.Par services, par chantiers, les uns après les autres, voici un extrait de la lettre remise aux travailleurs que la direction veut licencier :
Si aujourd'hui, d'après la direction, son plan est terminé, d'après les comptages des syndicats, environ deux cent cinquante travailleurs ont d'ores et déjà reçu cette lettre, et près de deux cents se retrouvent "sans solution", pour les premiers depuis maintenant six mois.
La grande majorité a entre 45 et 54 ans, avec vingt, trente ans et plus d'ancienneté dans l'usine.Les malades et handicapés n'ont pas été épargnés.Globalement, les patrons veulent se débarrasser des travailleurs aux salaires les plus élevés, même si ceux-ci n'ont guère augmenté depuis quinze ans, et aussi au passage se débarrasser de militants actifs à s'opposer aux plans dits "sociaux" : des délégués têtes de liste de la CGT et de FO du secteur Machines électriques font partie de la dernière charrette.
La direction, relayée par les pouvoirs publics et les suppôts locaux du gouvernement, socialistes ou chevènementistes, racontait jusqu'à maintenant que des centaines d'emplois équivalents étaient disponibles dans la région pour les futurs licenciés.En fait, les seules propositions sont des postes payés au Smic et souvent éloignés.Mais surtout, après les entretiens, il n'y a pas de réponse de la part de ces entreprises pour les embauches.
La direction cherche à nous mettre dehors pour ne pas avoir à nous reclasser dans l'usine où nous sommes plus de 6 000 à travailler.Or, les secteurs du Ferroviaire, des Supra-conducteurs, les Turbines gaz vendues à General Electric regorgent de commandes et de travail.
Beaucoup de travailleurs, licenciés de fait, réclament d'être reclassés dans l'usine.Certains, une petite minorité, n'acceptent pas d'être mis à la porte, et malgré les conditions imposées par la direction - fermeture de locaux, téléphone coupé, ordinateurs débranchés, huissier et gardes pour la moindre réunion - ils reviennent à l'usine, interpellent les directions, les pouvoirs publics qui sont complices des dirigeants d'Alstom licencieurs ; ils ont aussi brisé un certain "mur du silence" de la presse locale, qui a dû se faire l'écho de la situation réelle des travailleurs jetés à la rue.
Au lieu d'interdire ces licenciements, ils les subventionnent
Le préfet, tous les représentants du gouvernement, les Chevènement, Proust, Forni et compagnie font campagne pour vanter, d'une part les grosses commandes de la SNCF à Alstom sans aucune contrepartie pour l'emploi, et d'autre part les millions de subventions accordés aux patrons à Belfort, soi-disant pour diversifier les emplois.
Seize millions de francs de fonds publics, un prêt de 67 millions garanti par le Conseil général sont destinés à General Electric qui va installer ses bureaux au Technopole, dans des bâtiments construits aux frais de la collectivité, à proximité de ses ateliers se trouvant sur le site Alstom.La Ville de Belfort, elle, paie entre autres le parking pour le personnel.Ils nous disent que General Electric se serait "engagé" à créer deux cent cinquante emplois d'ici à trois ans, avec en prime (d'Aménagement du territoire) 50 000 F par emploi prétendument créé ! Et sont comptées dans ce chiffre cinquante promesses d'embauche de travailleurs licenciés d'Alstom.Ce qui n'a même pas encore été fait.Quant au fait que dans le secteur ferroviaire l'embauche est fermée, Forni et Chevènement disent vouloir... écrire à nouveau au PDGd'Alstom !
Du baratin à destination des travailleurs, pour ne pas imposer aux patrons et aux actionnaires de prendre sur l'argent qu'ils ont accumulé pour garantir nos emplois et nos salaires !