Voir : "Kandahar" de Mohsen Makhmalbaf02/11/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/11/une-1737.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Divers

Voir : "Kandahar" de Mohsen Makhmalbaf

Kandahar, c'est la place forte des taliban en Afghanistan. C'est aussi la ville où veut se rendre l'héroïne du film, Nafas, journaliste d'origine afghane réfugiée au Canada, pour tenter de sauver la vie de sa soeur qui lui a écrit qu'elle avait décidé de se suicider.

L'histoire est inspirée de faits réels. Mais il s'agit surtout d'un prétexte pour nous montrer une partie de la réalité de l'Afghanistan où le réalisateur, l'Iranien Mohsen Makhmalbaf, s'est lui-même rendu clandestinement en 2000. Au fil des péripéties du voyage de Nafas, nous rencontrons des mutilés qui ont perdu un membre en sautant sur une mine dans ce pays qui est, nous dit-on, le plus miné du monde ; une famille de réfugiés qui a décidé de rentrer en Afghanistan et qui se fait dépouiller par des bandits ; une école coranique où les familles mettent leurs garçons parce qu'elles ne peuvent plus les nourrir ; la consultation chez un médecin qui ne peut ni s'adresser directement ni toucher à la femme venue consulter ; un cortège de femmes vêtues de la "burqa" qui se rendent à un mariage en chantant des airs d'une grande tristesse.

Les images sont belles, mais le réalisateur ne nous laisse à aucun moment oublier la misère qui règne dans ce pays où "les seules choses modernes sont les armes", où les gens ont "des maladies simples comme la faim", où les livres sont interdits et où, sous chaque "burqa" se trouve une femme qui étouffe. Une seule femme découvre son visage dans le film : elle se nomme Nafsa, ce qui signifie "respirer".

On ne voit pas Kandahar dans le film, ni les taliban, mais la détresse des petites gens, victimes de la pauvreté et de l'arriération, victimes de la guerre contre l'URSS puis de la guerre civile. On voit les conséquences de l'arrivée au pouvoir des taliban et de la sujétion des femmes. La presse a rapporté que George Bush s'était fait projeter le film à la Maison-Blanche : il aura ainsi pu voir à quelle misère la politique menée par les Etats-Unis dans la région avait déjà réduit l'Afghanistan... avant même les bombardements.

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